Qu'est-ce que le burn-out ?

Que veut dire burn-out ? Définition du syndrome d'épuisement professionnel

La psychologue américaine Christina Maslach, a défini le burn-out comme "un syndrome d'épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l'accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement auprès d'autrui". 

Le burn-out se traduit par un "épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel".

Le burn-out est un syndrome à trois dimensions (1) :

  • l'épuisement émotionnel : fatigue extrême qui devient chronique et ne parvient plus à être soulagée par le repos ;
  • le cynisme vis-à-vis du travail : l'attitude de l'individu devient négative, dure, détachée, vis-à-vis de son travail et des personnes (collègues, encadrement, clients, patients...). Progressivement, il se désengage de son travail, une perte d'estime de soi s'installe et une barrière entre lui et les autres apparaît. Le travailleur réduit son investissement et développe des conceptions péjoratives, cyniques, sur les personnes pour qui ou avec qui il est censé travailler ;
  • la diminution de l'accomplissement personnel au travail : une dévalorisation de soi, traduisant pour l'individu le sentiment d'être inefficace dans son travail et de ne pas être à la hauteur du poste. Malgré tous ses efforts, le travailleur se sent dans une impasse.
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2,5 millions de salariés en burn-out sévère d'après une étude Opinion Way / Empreinte Humaine, mars 2022

Avec la crise sanitaire liée à la Covid-19, le nombre de salariés en détresse psychologique a augmenté sensiblement, en particulier le nombre de cas de burn-out.

Les résultats du baromètre publié le 20 octobre 2021 par le cabinet Empreinte Humaine (2), spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux (RPS) sont alarmants. En effet, le taux de burn-out a augmenté de 25% depuis mai 2021, pour culminer à 2,55 millions de personnes en burn-out sévère.

Selon cette étude, les salariés les plus exposés au burn-out sont :

  • les managers ;
  • les jeunes salariés âgés de moins de 29 ans ;
  • et les femmes.

Les entreprises doivent prendre la mesure de ces enjeux pour améliorer la prévention des risques psychosociaux. À ce titre, il est important de développer des soft-skills (curiosité, écoute active, empathie...) dans toutes les entreprises. 

Quelle est la différence entre burn-out et dépression ?

Les symptômes sont assez similaires et il n'est pas rare qu'un burn-out puisse entraîner une dépression (3).

Néanmoins, la différence entre le burn-out et la dépression est présente sur plusieurs points :

  • l'origine : le burn-out vient surtout du cadre professionnel alors que la dépression provient surtout du cadre de vie de la personne en général ;
  • les traitements : ils sont assez différents puisque le burn-out peut être réduit par des modifications du cadre de travail ainsi que des personnes avec lesquelles il travaille. Pour la dépression, il s'agit plus d'un travail sur la personne elle-même, accompagné par un spécialiste.
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Les causes principales du burn-out 

De nos jours, les salariés ont de plus en plus de mal à décrocher de leur travail, le soir après leur journée ou le weekend, bien qu'il existe pourtant un droit à la déconnexion depuis le 1er janvier 2017 (4).

Plusieurs causes peuvent être à l'origine d'un burn-out :

  • le développement des nouvelles technologies et la possibilité de rester connecté à toute heure. De plus en plus de salariés ramènent du travail chez eux (sans parler de télétravail), dans les transports, pendant leurs congés ou même en arrêt maladie ;
  • la conjoncture économique actuelle : bon nombre de salariés ont peur de perdre leur travail et de se retrouver au chômage avec toutes les conséquences que cela implique en termes de pouvoir d'achat ;
  • la peur de ne pas atteindre les objectifs fixés par la direction ;  
  • le manque de personnel ;
  • l'accroissement de la charge de travail (à l'inverse du bore-out).

Le stress qui en découle peut avoir des effets préjudiciables pour la santé, au point de rendre un salarié malade (troubles du sommeil, isolement social, anxiété, maux de tête...).

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Comment savoir si un salarié fait un burn-out et quels sont les signes ? 

Bien souvent, les salariés victimes de burn-out ne se rendent pas compte ou ne veulent pas se rendre compte de l'impact que leur travail peut avoir sur leur santé. Cependant, les conséquences sur la santé sont nombreuses. C'est pourquoi différentes mesures de prévention peuvent permettre d'éviter un burn-out.

Des signes plus ou moins fréquents, voire quotidiens, doivent alerter l'employeur :

  • diminution de la concentration ;
  • stress chronique ;
  • dévalorisation ;
  • fatigue excessive ;
  • irritabilité ;
  • émotivité ;
  • addictions.

Parfois, le burn-out est associé au harcèlement moral (5). 

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Est-ce que le burn-out est reconnu comme une maladie professionnelle ?

Les critères de reconnaissance d'une maladie professionnelle selon le Code de la sécurité sociale 

Le Code de la sécurité sociale donne une liste des maladies professionnelles. En effet, est présumée d'origine professionnelle, toute maladie désignée dans l'un des tableaux de maladies professionnelles se trouvant à l'annexe II de ce même Code et contractée dans les conditions mentionnées dans ce tableau (6).

À partir du moment où toutes les conditions exigées au tableau sont réunies, la maladie est présumée d'origine professionnelle.

Existe-t-il un tableau des maladies professionnelles dédié aux maladies psychiques ?

À ce jour, il n'existe pas de tableau des maladies professionnelles pour les pathologies psychiques telles que le burn-out (ou encore le bore-out ou le brown-out).

Cependant, il est toutefois possible de faire reconnaître ce syndrome d'épuisement professionnel comme étant d'origine professionnelle.

Comment le salarié peut-il faire reconnaître un burn-out en maladie professionnelle ?

Dans le cas où la maladie n'est pas dans les tableaux des maladies professionnelles présumées, la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) peut reconnaître l'origine professionnelle de la maladie après un avis favorable du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

En effet, une pathologie psychique comme le burn-out, peut être reconnue comme maladie professionnelle si les 2 conditions cumulatives suivantes sont réunies :

  • il est établi que la pathologie est essentiellement et directement causée par le travail : s'il doit exister un lien direct et essentiel avec les conditions de l'exercice professionnel, ceci ne signifie cependant pas que ce lien doit être exclusif. En effet, pour apprécier l'origine professionnelle de la pathologie, l'Assurance maladie peut prendre en compte un éventuel état antérieur ainsi que les facteurs extraprofessionnels qui peuvent impacter la santé mentale du salarié ;
  • et, elle a entraîné une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25%.

Le burn-out est alors reconnu comme une maladie professionnelle hors tableau.

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Quelle indemnité l'employeur doit-il verser en cas de burn-out reconnu comme maladie professionnelle ?

Lorsque la CPAM reconnaît le burn-out comme étant une maladie professionnelle "hors tableau", le salarié peut prétendre à certaines indemnités :

  • en cas d'incapacité temporaire de travail donnant lieu à un arrêt de travail : la Sécurité sociale lui verse, sous conditions, des indemnités journalières, auxquelles s'ajoutent les indemnités complémentaires de l'employeur ;
  • en cas d'incapacité permanente de travail : le salarié reçoit une indemnisation spécifique sous forme d'une indemnité en capital ou d'une rente versée par la CPAM ;
  • en cas de faute inexcusable de l'employeur : il peut bénéficier d'une indemnisation complémentaire.

Obligations et responsabilités de l'employeur dans la reconnaissance d'une maladie professionnelle 

L'employeur est soumis à une obligation de sécurité de résultat vis-à-vis de ses salariés. Cela signifie donc que ce dernier doit garantir la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés.

Il doit donc mettre en oeuvre des actions et mesures spécifiques afin de prévenir les risques professionnels au sein de son entreprise.

Au-delà du fait qu'il s'agisse d'une obligation pour l'employeur, il est important de rappeler que la prévention des risques permet de diminuer le risque d'accidents et de maladies professionnelles et par conséquent, le taux de cotisation AT/MP applicable à l'entreprise.

Par ailleurs, en cas de contentieux, la responsabilité de l'employeur peut être sérieusement engagée. En effet, une faute inexcusable peut être retenue à l'encontre de l'employeur lorsque le salarié démontre que son employeur avait (ou aurait dû avoir) conscience du danger auquel il l'exposait mais qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.

🔍 Cet article peut également vous intéresser : Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé

Références :
(1) Anact, Inrs "Le syndrôme d'épuisement professionnel ou burnout : mieux comprendre pour mieux agir"
(2) Baromètre cabinet Empreinte Humaine, 20 octobre 2021
(3) Assurance Maladie, Stress au travail : tout savoir sur le burn-out
(4) Loi n°2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels
(5) Cass. Soc. 6 avril 2011, n°10-11647
(6) Article L461-1 du Code de la sécurité sociale