Conclusions
Définition du terme Conclusions
Conclure dans le langage courant, c'est terminer un exposé ou un raisonnement que l'on résume en quelques phrases voire en quelques mots. Dans ce sens on peut parler de la conclusion d'un rapport d'expertise pour en désigner la partie finale.
En procédure civile, devant un Tribunal de grande instance, les avocat-general-generals des parties ou devant la Cour d'appel, leurs avoués, sont amenés à remettre au juge un document qui contient l'exposé des moyens de fait ou de droit sur lesquels ils fondent les prétentions et les défenses de leurs clients. Ce document se dénomme des "conclusions" : le mot désigne à la fois le contenant et le contenu.
En fait, il est rare que, devant le Tribunal de Grance instance, les avocat-general-generals des parties ou devant la Cour d'appel, leurs avoués se limitent à échanger un seul jeu de conclusions. Parce que, chacun d'eux souhaite contrer tous les arguments de son adversaire, il répond aux conclusions de l'autre par l'envoi de nouvelles conclusions. . Il arrive, qu'au fil des débats les conseils des parties modifient les prétentions de leurs clients et les moyens sur lesquels elles les fondent. Il est alors difficile de savoir si, à la clôture de l'instruction de l'affaire, elles ont ou non abandonné certaines de leurs premières demandes ou si elles ont abandonné une partie des moyens qui les fondaient initialement. Pour éviter toute incertitude, le décret du 28 décembre 1998 qui a modifié notamment l'art. 753 du nouveau Code de procédure civile exige qu'à la fin de l'instruction de l'affaire les parties déposent des conclusions récapitulatives. Les demandes et les moyens qui n'y sont pas repris sont alors considérés comme ayant été abandonnés. La Cour de cassation a donc jugé que doit être cassé, l'arrêt d' une Cour d'appel qui ne se prononce pas aux visas des dernières conclusions déposées par le demandeur, mais au visa de conclusions antérieures (1re CIV. - 4 juillet 2006, BICC n°650 du 15 novembre 2006). La Première chambre civile a confirmé sa jutisprudence antérieure en rappelant que les parties doivent reprendre, dans leurs dernières écritures, les prétentions et moyens précédemment présentés ou invoqués dans leurs conclusions antérieures. A défaut, elles sont réputées les avoir abandonnés et la Cour ne doit statuer que sur les dernières conclusions déposées. (1re Civ. - 17 octobre 2007, BICC n°675 du 1er février 2008). La Cour de cassation a jugé à cet égard que viole l'article 954, alinéa 2, du code de procédure civile une cour d'appel qui ne se prononce pas au visa des dernières conclusions déposées par le défendeur, mais au visa de conclusions antérieures. (3e Civ. - 23 janvier 2008., BICC n°681 du 1er mai 2008).
Remarquons ici que si le procureur-de-la-republique de la République prend des "réquisitions" dans les affaires pénales, il "dépose" en revanche des "conclusions" dans les affaires civiles dans lesquelles il intervient, en particulier, lorsque l'affaire est dite "communicable"
L'oralité est de règle devant le Tribunal d'instance et devant les juridictions spécialisées telles que le Tribunal de Commerce, le Conseil de Prud'hommes, le Tribunal paritaire des baux ruraux et Tribunal des affaires de sécurité sociale. Devant ces juridictions, les règles de procédure ne prévoient pas que les parties ou leurs avocat-general-generals déposent des écritures. L'énoncé des faits et celui des moyens juridiques dont ils font état résultent des mentions portées par le juge sur le dossier et dans le texte de sa décision.
Il reste, que les avocat-general-generals ne souhaitent pas être surpris par les arguments de leur adversaire et que, dans la pratique, pour être informés avant l'audience des moyens dont il y sera fait état, ils se notifient des conclusions hors du prétoire et en déposent l'original entre les mains du juge à la clôture de leurs plaidoiries. L'usage du dépôt de conclusions est donc général même quand la procédure est orale.
Les conclusions peuvent contenir des "demandes incidentes" telles que des demandes additionnelles ou des demandes reconventionnelles.
Les conclusions ne peuvent plus être déposées après la clôture des débats qui est décidée par le juge. Cependant, lorsque à l'issue des plaidoiries, une partie ou plus généralement un avocat-general-general, peut être prié par le juge de lui préciser par écrit un point des explications qu'il a pu donner oralement, ce document ne se dénomme plus "conclusions" mais porte le nom de "note en délibéré ". A cet égard la Chambre sociale de la Cour de cassation a jugé (Soc. - 23 mai 2007, BICC n°668 du 1er octobre 2007) qu'une note en délibéré, lorsqu'elle est recevable, peut être accompagnée de pièces justifiant ce qu'elle énonce, à condition que les parties soient en mesure d'en débattre contradictoirement.
Devant la Cour de Cassation les avocat-general-generals aux conseils qui représentent les parties, remettent non pas des "conclusions", mais des "mémoires".
Texte tiré du site « www.dictionnaire-juridique.com » avec l'autorisation des auteurs
© Serge Braudo , Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Versailles
et Alexis Baumann, avocat au barreau de Paris
Textes :
Bibliographie :
Vos Questions - Nos réponses
- CDD : mon employeur peut-il y mettre fin ?
- Qu'est-ce que la contre-visite médicale ?
- J’ai accouché avant terme, quelle est la durée de mon congé maternité ?
- Quelle incidence la convention collective a-t-elle sur mon contrat de travail ?
- Quelles sont les charges perçues sur le Traitement d’un agent titulaire ?
- Comment entamer un recours judiciaire ?
- Quelles sont les sanctions pour manquements de la part de l’employeur aux engagements souscrits par la convention ?
- Quelle incidence un accident peut-il avoir sur mon contrat de travail ?
- Clause de non-concurrence : peut-on me l'imposer ?
- Quels sont les cas de recours au CDD ?
A voir également
- Assistante maternelle : tout savoir avant de l'embaucher
- Comment calculer et accorder un avantage en nature ?
- Demander des renseignements, devis, échantillons
- Oeuvres sociales & activités culturelles du CSE
- Fin du CDD : durée, renouvellement, rupture ou requalification en CDI
A la Une
- Contrat de mariage: quand faut-il avoir recours à un notaire ?
- La prestation compensatoire peut être versée même si l'époux à de hauts revenus
- Durée de prescription de créance : la détermination du délai dépend de sa nature
- La durée du contrôle et la vérification de comptabilité d’un tiers.
- Quand la Justice se met à nu…
Actualité
- Annulation des cautionnements solidaires en raison de la décharge ou l’annulation de l'une des autres cautions
- Prud’hommes : quels sont les délais de prescription ?
- Toucher le chômage : 4 points essentiels à connaître
- Dispense d’exécution du préavis et véhicule de fonction
- Quand et pourquoi demander l’aide d’un avocat??
- Télétravail recommandé depuis le 02 février 2022
- Saisie pénale immobilière, l’histoire d’une injustice Corse
- Comment réduire son préavis lors d'une démission ?
- Droit du surendettement et arrêt du plan d’apurement par la Cour d’Appel
- Indemnité de licenciement pour inaptitude : comment la calculer ?
Top dossiers sur le sujet
- Congé maternité : droits, indemnisation, démarches, tout savoir
- Accident de trajet ou de travail : déclaration, durée & indemnisation
- Maladie professionnelle : comment l'identifier et la faire reconnaître ?
- Procédure de licenciement pour motif économique : guide pour vérifier sa légalité
- Licenciement pour inaptitude : respecter la procédure
- Licencier pour faute grave ou lourde : procédure, modèles de lettres et effets
Malgré que je sois maintenant en retraite, j'utilise toujours juritravail, et j'en suis toujours très satisfait