Quand le juge va au-delà des apparences et sonde les êtres humains qu'il en face de lui, on peut s'en sortir
Cela faisait 4 ans que mon client était hospitalisé régulièrement pour des "bouffées délirantes" (c'est le terme psychiatrique exact), et la dernière fois était toute récente, puisque ça ne faisait que 2 mois qu'il était sorti d'une d'hospitalisation de plus d'un semestre.
Autant dire que quand j'ai pris connaissance de la requête adverse qui sollicitait, bien évidemment, l'autorité parentale exclusive pour la mère, et un droit de visite médiatisé seulement pour le père, je n'étais nullement étonné, et je me demandais ce que je pourrais bien faire contre ça, malgré l'enthousiasme communicatif de la soeur du client (venue me voir en premier), m'affirmant que son frère était un "super papa", et que je devais faire quelque chose pour lui.
Quand on ajoute en plus qu'à l'audience, avec un naturel désarmant, au juge qui lui demandait en quoi consistait sa maladie, il a répondu tout simplement : en fait, je suis schyzophrène... Allez, bonne chance, hein.
Et pourtant. Quand j'ai enfin vu le client (avant l'audience), il était formidable, comme me l'avait décrit sa soeur. Certes, certains troubles psychiatriques ne sont qu'intermittents et n'empêchent pas le sujet de paraître calme le reste du temps. Mais il avait en plus un certificat médical très favorable ; manifestement, les soins avaient fonctionné.
Obtention de l'autorité parentale conjointe
Le reste, c'est une réalité bien plus compliquée que l'apparence du dossier, puisqu'en fait, il s'était occupé plusieurs fois du bébé dans le passé
- c'est une définition minutieuse de nos demandes avec le client, qui a su être intelligent dans la modération
- c'est une négociation sur une partie des points, avec une partie adverse constructive
- c'est une juge très ouverte, qui a pris tout le temps de l'audience...
Bref, il fallait bien tout cet alignement de planète pour y parvenir.
Bien sûr, le droit d'hébergement se déroulera en présence de la grand-mère paternelle, mais c'est une étape. Le plus fort était quand même d'obtenir l'autorité parentale conjointe (sauf cas d'urgence).
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à certains dossiers injustes où des pères, pourtant nullement sujets à hospitalisation, se sont vus barrer complètement l'accès à leurs enfants (droit de visite et d'hébergement "suspendu jusqu'à nouvel ordre"), en raison d'un conflit souvent attisé par la partie adverse... Mais ne boudons pas notre plaisir, et saluons un jugement réjouissant, quand cela arrive.
licenciement pour faute grave. Juriste Très bon PROF ! bien détaillé ses réponses à mes interrogations. Rassurée pour acter notification de licenciement absences 21/10/24 sans justificatifs sans cesse demandés, non présenté entretien...