L'assistance du salarié lors d'un entretien préalable : qui peut le représenter ?
Le salarié convoqué à un entretien préalable à une sanction ou un licenciement peut se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise, bien qu'en général, il contactera une personne expérimentée comme un membre du CSE. Il peut également être représenté par un conseiller du salarié si l'entreprise n'a pas d'institution représentative du personnel (1).
Faire appel à un assistant du salarié dans le cadre d'une procédure disciplinaire va permettre au salarié d'être rassuré et soutenu dans ses démarches. Il va par ailleurs pouvoir servir de témoin, le cas échéant.
Dans tous les cas, l'assistant va pouvoir aider le salarié à défendre ses intérêts.
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Préparer l'entretien préalable à sanction en amont avec le salarié
Vérification de la convocation à entretien préalable à sanction
Lorsqu'un salarié vous désigne pour l'assister dans le cadre d'un entretien préalable, vous pouvez d'abord commencer par vérifier ensemble la régularité de la procédure.
Vérifiez avec le salarié que l'employeur respecte les mentions obligatoires et les délais de la convocation à l'entretien préalable au licenciement et donc, qu'elle ne soit pas irrégulière. Cela inclut notamment la mention de la possibilité pour le salarié d'être assisté pendant cet entretien (2).
Prendre connaissance du motif de l'entretien
Connaître les motifs de l'entretien est toujours un plus, mais il n'est pas forcément évident de les identifier.
En effet, la difficulté est surtout liée à l'absence d'obligation pour l'employeur de spécifier les faits reprochés au salarié dans le courrier de convocation.
Il peut arriver qu'ils soient évoqués. Dans ce cas, vous pouvez en prendre connaissance, afin de conseiller le salarié dans l'élaboration d'une stratégie de défense et l'informer sur les enjeux en cause.
N'hésitez pas à discuter avec le salarié pour avoir des détails, il est probable que le salarié sache pourquoi il est convoqué. Vous pouvez également tenter d'identifier ensemble les motifs de la convocation.
💡 Pour instaurer une relation de confiance, n'hésitez pas à expliquer au salarié que vous n'êtes pas là pour le juger, mais bien pour l'assister et le soutenir.
Préparer la défense du salarié, l'informer et le conseiller sur la procédure
📌 Avant l'entretien, le représentant du personnel désigné peut informer le salarié sur la procédure et l'aider à préparer sa défense.
Pour cela, vous pouvez prévoir avec lui une ou plusieurs rencontres.
Bien souvent, le salarié n'a jamais été confronté à une telle situation et ne connaît pas la procédure que doit respecter l'employeur. C'est pourquoi vous pouvez l'informer sur les différentes étapes et sur les conséquences éventuelles de la procédure (sanction, licenciement, absence de sanction…).
Il s'agit donc d'apporter un soutien à votre collègue, de vous saisir de la situation et de l'informer de comment se défendre au cours de l'entretien préalable au licenciement.
Demandez au salarié de vous communiquer toutes les informations importantes afin d'en apprendre plus sur son environnement, ses conditions de travail, l'entreprise (son ancienneté, son poste de travail et ses évolutions, ses qualifications, sa situation, ses relations dans l'entreprise, ses difficultés, les possibles conflits qu'il peut avoir au sein de l'entreprise…). Dans ce contexte, prenez note des faits que pourrait lui reprocher l'employeur.
À partir de là, vous pouvez élaborer une stratégie de défense et parler avec d'autres salariés pour vous aider à mieux prendre connaissance du contexte, voire obtenir des témoignages.
Tout cela va permettre d'anticiper les reproches qui pourront être évoqués par l'employeur. Vous pourrez préparer ensemble des arguments afin de contester ou de minimiser les faits reprochés au salarié.
Quels sont les droits et obligations du représentant du personnel lors d'un entretien préalable à sanction ou licenciement ?
Comment défendre le salarié lors de l'entretien préalable ?
📌 Lors de l'entretien, vous avez une mission d'assistance et de conseil au salarié.
L'objectif de l'entretien disciplinaire est d'exposer les faits reprochés au salarié et d'entendre ses explications. En tant que qu'assistant du salarié, vous n'êtes pas présent pour être simplement spectateur, vous pouvez tout à fait prendre la parole durant l'entretien. Toutefois, il ne faut pas confondre assistance du salarié et défense de celui-ci.
Vous avez la possibilité de donner votre avis sur les faits, d'intervenir dans les discussions, de présenter des observations et de demander des explications et précisions à l'employeur. Vous pouvez aussi compléter les explications données par le salarié.
En cas de tension, il vous est possible d'apaiser les conflits afin de faciliter le dialogue entre l'employeur et le salarié, notamment si l'affect ou la colère prend le pas sur le déroulement constructif de l'entretien. Vous pouvez aussi tenter de trouver un terrain d'entente pour éviter la sanction ou la rupture du contrat.
Le limites de l'intervention de l'assistant du salarié
📌 Le but est d'assister le salarié, de l'aider à s'expliquer et à se défendre.
En revanche, assistance ne veut pas dire représentation. L'apport d'assistance, de conseils, de soutien est accepté, mais vous ne pouvez pas parler au nom de votre collègue. Il reste l'interlocuteur principal de l'employeur.
En tant que représentant du personnel (membre du CSE d'entreprise, délégué syndical,...) chargé d'assister le salarié pendant son entretien préalable.
⚠ Enfin, il ne faut pas oublier qu'en tant que membre du CSE vous avez un devoir de discrétion vis-à-vis des informations présentées comme étant confidentielles par l'employeur (3).
La rédaction d'un compte rendu d'entretien est-elle obligatoire ?
Il n'est pas obligatoire de rédiger un rapport de l'entretien entre le salarié et l'employeur. Néanmoins, il est recommandé de prendre des notes durant l'entretien en vue d'établir un compte rendu.
📌 Vous devez rester fidèle aux discussions et positions de chaque partie (employeur et salarié).
Ce compte rendu d'entretien préalable peut être utile comme preuve en cas de recours prud'homal contre la sanction ou contre le licenciement.
⚠ Attention, il est impératif que ce document soit signé afin d'être recevable.
Les échanges doivent être retranscrits de manière objective. Si ce n'est pas le cas, il est possible que le compte rendu ne soit pas admis comme élément de preuve lors d'un litige (procédure devant le CPH).
Le salarié qui conteste son licenciement ou sa sanction disciplinaire pourra donc produire en justice le compte rendu rédigé afin de relater les échanges auxquels vous aurez assisté. Par ailleurs, vous pourrez vous-même être amené à témoigner devant le Conseil de Prud'hommes, à cette occasion.
La rémunération de l'assistant du salarié
Le représentant du personnel qui participe à l'entretien ne doit subir, du fait de cette assistance, aucune perte de rémunération (4).
Les frais engagés pour le déplacement et/ou le repas, sont remboursés par l'employeur (5).
Les heures de délégation vous permettent de prendre contact avec le salarié, de préparer la stratégie de défense et de rédiger le compte rendu d'entretien.
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La protection du représentant du personnel dans le cadre de sa mission d'assistance du salarié
Si l'employeur cherche à empêcher le représentant du salarié d'exercer ses fonctions d'assistance du salarié convoqué à un entretien préalable, cela peut être considéré comme un délit d'entrave au fonctionnement des missions des membres du CSE (6).
En effet le fait d'entraver les missions des membres du CSE est puni d'une amende de 7.500 euros.
Bien dans sa globalité, manques des exemples plus parlant (je sais c'est pas facile)