Achat ou vente immobilier : que faire en cas de litige après la signature ?

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Achat ou vente immobilier : que faire en cas de litige après la signature ?

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Rédigé par Caroline Audenaert Filliol

Mis à jour le 18 décembre 2020

31741 utilisateurs ont déjà consulté ce dossier

En théorie, à la suite d’une transaction immobilière, chaque partie y trouve son compte. L'acheteur devient propriétaire du bien de ses rêves, le vendeur reçoit le prix de la vente, et le cas échéant, l’agent immobilier perçoit une commission. Les parties sont enfin délivrées de toute obligation.  Pourtant, il arrive que des réclamations surviennent postérieurement à la signature définitive.... Lire la suite

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En bref

L'achat ou la vente d'un bien immobilier (achevé ou à construire) peut être source de litiges, non seulement entre les parties à la cession, mais également avec les intermédiaires (agent immobilier, notaire).

Nous vous présentons les dispositions à connaître dans le cadre d'un tel projet.

 

Ce dossier vous sera utile pour faire le point sur l'essentiel à savoir lors d'un achat ou d'une vente immobilière. Au travers de questions/réponses fondées juridiquement, il illustre les situations les plus fréquentes et les questions à se poser.

Exemples :

Des vices cachés ont été constatés (recours, délais, procédure)

En tant qu’acquéreur, la maison que vous avez achetée révèle de nombreux défauts non apparents lors de la vente dont vous n'avez pas été informé. Fissures dans les murs, infiltrations d’eau lors des jours de pluie, erreur de métrage, servitude non mentionnée dans l’acte, etc. Vous souhaitez savoir quelles réclamations vous pouvez faire, sous quelle forme, et à qui les adresser.

En tant que vendeur, les acheteurs contestent des malfaçons non-apparentes lors de la vente. Il peut s’agir d'un problème de métrage, ou d’une demande de prise en charge de frais de remise en état relatifs à des vices cachés. Dans quelle mesure pouvez-vous être tenu responsable ? Qu’en est-il des parties prenantes à la vente (notaire, agent immobilier, promoteur, etc.) ?

L'agent immobilier réclame un paiement que vous pensez indû

L'agent immobilier, dans le cadre d'un achat ou d'une vente, a plusieurs obligations. Nous vous les présentons ainsi que des exemples de litiges fréquents ayant fait l'objet d'une prise de position de la jurisprudence.

Le bien acheté sur plans ne correspond pas au contrat de réservation

L'achat en l'état futur d'achèvement (VEFA) fait aussi se multiplier les conflits entre les parties. Nous vous informons sur les possilibités de recours en cas d'erreurs sur les plans (erreur de surface, de matériaux utilisés...), sur les possibilités de rétractation après signature du contrat de réservation, sur la remise du solde en cas de réserves indiquées au procès-verbal de réception, etc.

Contenu du dossier :

Ce dossier comprend des informations relatives aux litiges dans le cadre de la vente ou de l’achat d’un bien immobilier, notamment :

  • les différentes clauses d'un compromis de vente ;
  • la promesse unilatérale de vente ;
  • les vices cachés en droit immobilier ;
  • les recours en cas d'erreurs de surface ;
  • les diagnostics immobiliers ;
  • la responsabilité du notaire et de l’agent immobilier ;
  • les vices cachés ou apparents ;
  • la VEFA
  • etc.

Vous trouverez également des modèles de lettres adaptés à vos besoins selon le type de démarche que vous souhaitez engager (rétractation d'un compromis de vente, indemnisation pour retard de livraison, responsabilité décennale, défaut de conseil, etc.).

 

Les notions clés abordées dans ce dossier :

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Malfaçons

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Vices cachés ou apparents

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Erreur de mesure et de surface

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Servitude

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Réduction du prix de vente

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Compromis de vente

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Frais de remise en état

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Garanties du constructeur

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Responsabilité

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Obligation d’information du notaire

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Mandat simple ou exclusif

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Agence immobilière

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Vente en l’état futur d’achèvement (VEFA)

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Construction

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Promoteur

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Délai rétractation achat

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Clause pénale

Le plan du dossier

  • I. Acheter un bien immobilier : comment se protéger ?
  • J’ai été le premier à faire une offre d’achat au prix pour un bien immobilier qui n’a pas été retenue car l’agence a tardé à la remettre aux propriétaires. Ai-je un recours ?
  • Nous avons signé un compromis de vente avec une agence alors que nous avions visité le même logement avec une autre agence. Cette dernière peut-elle nous réclamer des dommages-intérêts ?
  • Après des jours de pluie, je constate des infiltrations d’eau dans le logement que nous venons d’acheter. Que puis-je faire ?
  • J'ai acheté un bien mais j'ai constaté après emménagement qu’il comportait des défauts (vices cachés). Que puis-je obtenir ?
  • Le vendeur peut-il me contraindre à lui rembourser une partie de la taxe foncière qu’il a payée aux impôts ?
  • Puis-je demander une réduction du prix lorsqu’une servitude qui n'apparaît pas dans le compromis n’est révélée qu’au moment de la signature chez le notaire ?
  • Après avoir fait remesurer mon logement, il se trouve qu’il est plus petit que ce qui m'avait été annoncé lors de l'achat. Puis-je demander une indemnité ?
  • II. Vendre un bien immobilier
  • Quels sont les diagnostics à fournir par le vendeur en vue de la réalisation d'une vente ?
  • Suite à un litige qui a commencé dans la copropriété alors que j’étais encore propriétaire, quand la condamnation a été prononcée mon logement était déjà vendu. L’acheteur me dit que c’est à moi de payer ces frais. Est-ce vrai ?
  • Suite à la vente de mon bien, les acheteurs me demandent de payer les frais de remise en état pour des défauts qu’ils disent avoir constatés à leur emménagent. Est-ce à moi de payer ?
  • Les acheteurs me demandent une réparation financière car il s’avère que le logement que je leur ai vendu est plus petit que ce qui leur avait annoncé lors de la vente. Dois-je payer ?
  • L’agence immobilière me réclame le paiement de la commission car le logement a fait l’objet d’un compromis mais la vente ne s’est pas faite pour défaut d'obtention du crédit des acheteurs. Dois-je lui payer ?
  • J'ai vendu mon logement par moi-même et l’agence chez qui j'avais signé une exclusivité me réclame aujourd’hui de l’argent, alors qu’elle m'avait dit que je pouvais le vendre en direct. En a-t-elle le droit ?
  • III. L’agent immobilier
  • Dans quels cas l’agent immobilier est-il responsable ?
  • Quelles sont les prérogatives de l’agent immobilier ?
  • Quelles sont les obligations de l’agent immobilier ?
  • Puis-je engager la responsabilité de l’agence qui a vendu mon bien suite à une réclamation à mon encontre des nouveaux propriétaires concernant des vices cachés relatifs à des éléments vérifiés par l’agence ?
  • IV. Le notaire
  • Quel est le rôle du notaire ?
  • Le notaire peut-il voir sa responsabilité engagée ?
  • Mon notaire fait traîner l'affaire, puis-je le contraindre à avancer ?
  • Le notaire ne m’a pas informé des risques encourus en cas de versement d’un acompte sans garantie, puis-je engagé sa responsabilité ?
  • Le notaire a constaté intentionnellement une surface fausse dans l’acte : que puis-je faire ?
  • V. Livraison et achèvement du bien immobilier acheté sur plans (vente en l'état futur d'achèvement - VEFA)
  • J’ai signé un contrat de réservation, mais je souhaite me rétracter. En ai-je le droit ?
  • Qu'est-ce que je risque si j'ai signé un contrat de réservation mais que je ne signe pas le contrat de vente définitif ?
  • Une clause dans mon contrat de vente mentionne que le vendeur se déchargera de toute responsabilité si un vice ou un défaut de conformité venait à se révéler. Est-ce légal ?
  • Je souhaite apporter des aménagements à mon logement, mais j’ai déjà signé le contrat de réservation. Que puis-je faire ?
  • Que faire lorsqu'on refuse de m'assurer pour la garantie financière d'achèvement dans le cadre d'une VEFA ?
  • J’ai acheté un appartement sur plan, mais le chantier a été abandonné. Quels sont mes recours ?
  • Le promoteur peut-il refuser de me remettre les clés si je ne paye pas les 5% restant ?
  • Il y a eu un retard dans la livraison et cela m'a causé un préjudice. Ai-je droit à une indemnisation ?
  • Puis-je obtenir le remboursement des sommes versées au vu de fausses attestations du chef de chantier ayant constaté l'achèvement d'une partie des travaux alors que rien n'est terminé ?
  • Le promoteur peut-il m'imposer un supplément de prix au motif d'imprévus alors que le contrat ne l'a pas prévu ?
  • Une visite virtuelle du logement peut-elle remplacer une visite "réelle" du bien et limiter mon droit à émettre des réserves par la suite ?
  • Lors de la remise des clés, je constate que les aménagements du logement ne sont pas conformes aux prévisions contractuelles. Puis-je demander une réduction de prix ?
  • Après réception et emménagement j'ai constaté que le logement comportait d'importants défauts, puis-je demander une indemnisation ?
  • Des vices sont apparus dans la construction et les équipements alors que je n'ai émis aucune réserve sur les procès-verbaux de livraison. Ai-je un recours ?
  • Suite à l'emménagement je constate qu'un des équipements est endommagé. Le promoteur propose de simplement le réparer. Puis-je en exiger le remplacement ?
  • Les équipements du logement ne correspondent pas à ce qui était prévu dans le contrat de vente. Puis-je exiger leur remplacement ?
  • Il apparaît que l'isolation phonique de notre appartement est très faible voire inexistante. Ai-je un recours ?
  • Lors de la réception des plans, il apparaît que ma terrasse est beaucoup plus petite que prévue. Puis-je exiger une diminution de prix correspondant à la moins-value ?
  • L’aménagement des parties communes ne respecte pas ce qui était prévu. Vers qui puis-je me retourner pour demander la mise en conformité ?
  • L'achèvement a été constaté par le promoteur mais le logement commandé comporte des défauts. Suis-je obligé de verser la totalité du prix ?

Ce dossier contient également

letter

19 Modèles de lettres

La question du moment

J'ai acheté un bien mais j'ai constaté après emménagement qu’il comportait des défauts (vices cachés). Que puis-je obtenir ?

Rappel : le vendeur est tenu de garantir la chose qu'il vend ; tant le bien en propre que ses accessoires désignés au contrat de vente (exemple : chaudière, cuisine incorporée…) (1).

Cette garantie s'applique aux vices cachés de la chose, c'est-à-dire ceux n'étant pas visibles à l'examen normal du bien (2).

Attention : le vice caché invoqué par l'acquéreur doit être d'une importance telle qui rend l'habitation impropre à l'usage destiné ou qui diminue tellement cet usage que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus. 

Il revient à celui qui invoque le vice caché de le démontrer. La charge de la preuve incombe donc à l'acquéreur. Généralement, cette preuve est apportée par le biais d'une expertise immobilière (3)

Jurisprudence :

Dans un arrêt du 14 septembre 2023, la Cour de cassation rappelle que l’acquéreur d’un bien immobilier n’est pas tenu de procéder à des investigations approfondies lors de la visite du bien, ni de se faire accompagner par un homme de l’art, pour mobiliser la garantie des vices cachés (4).

Le vendeur peut toutefois s'exonérer de sa responsabilité si une telle clause est prévue dans le compromis de vente et l'acte authentique de vente (5). Cependant, s'il était de mauvaise foi, c'est-à-dire qu'il avait connaissance du vice et qu'il l'a volontairement dissimulé aux acquéreurs, la clause devient nulle.

L'acheteur peut alors demander :

  • la nullité de la vente qui se traduit par la remise des clés et la libération des lieux. Le vendeur doit alors lui restituer le prix et le rembourser de l'ensemble des frais occasionnés par la vente (6) ;
  • une diminution du prix correspondant à la diminution de valeur subie par le bien du fait des vices (6).
  • des dommages et intérêts correspondants au préjudice subi (notamment celui de n'avoir pu réaliser son achat en connaissance de cause) - s'il fait la preuve de la connaissance des vices par le vendeur (7).

L'acheteur a le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix, ou de garder la chose et de se faire rendre une partie du prix.

Dans les deux cas, s'il ne parvient pas à trouver une solution amiable avec le vendeur, l'acheteur doit engager son action dans les 2 ans suivant la découverte du vice, devant le Tribunal Judiciaire du lieu de situation de l'immeuble (8).

La Cour de Cassation a récemment consacré l’existence d’un délai butoir de 20 ans qui encadre l’action en garantie des vices cachés.

La Cour établit ainsi un équilibre entre :

  • la protection des droits des consommateurs, qui ne doivent pas perdre leur droit d’agir lorsqu’il découvre tardivement un vice caché ; 
  • et les impératifs de la vie économique, qui imposent que l’on ne puisse rechercher indéfiniment la garantie d’un vendeur ou d’un fabricant.

La Cour de cassation apporte la même solution :

  • qu’il s’agisse d’une vente simple ou intégrée dans une chaîne de contrats ;
  • quelle que soit la nature du bien.

Toutefois, cette action n'est pas ouverte à l'acheteur s'il s'avère que les vices étaient apparents et qu'il a pu raisonnablement en prendre conscience lors de la visite du logement préalable à l'achat. Dans ce cas, le vendeur n'est tenu à aucune garantie puisque l'acheteur est réputé avoir accepté le bien en l'état (2).

Jurisprudence : 

Les mensonges d’un vendeur quant à la présence d’algues toxiques à proximité du bien immobilier constituent un dol justifiant l’annulation du contrat et l’échouage saisonnier de ces algues, phénomène extérieur, naturel et imprévisible, constitue un vice caché justifiant la garantie du vendeur (9).

Cet arrêt récent est intéressant pour l'acquéreur en il apporte un apport dans la qualification de vice caché pouvant être un événement naturel et extérieur à l’immeuble, alors que la notion vise en principe un défaut interne et structurel au bien vicié. Tout phénomène naturel observé dans l’environnement de l’immeuble et susceptible d’emporter des conséquences dommageables pour ses occupants pourrait justifier la garantie du vendeur.

Le mot de l'auteur

Le 19/04/2024

S'appuyant sur 4 décisions rendues en chambre mixte, la Cour de cassation, dans un communiqué du 21 juillet 2023, rappelle que le délai de 2 ans pour engager une action en garantie des vices cachés peut être suspendu lorsqu’une mesure d’expertise a été ordonnée. Elle consacre le fait que "cette action en garantie doit aussi être engagée dans un délai [désormais] de 20 ans à compter de la vente du bien."

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Caroline Audenaert Filliol Juriste rédactrice web

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