Une proposition de loi a été déposée fin janvier 2023 et est en étude. Elle prévoit différentes mesures concernant la protection des familles d'enfants atteints d'une maladie ou d'un handicap ou victimes d'un accident d'une particulière gravité, notamment :
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1. Qu'est-ce que le congé proche aidant ? Définition
Les salariés ont la possibilité de prendre un congé pour prendre soin d'un proche.
Les salariés peuvent prendre un congé proche aidant lorsqu'un de leurs proches présente un handicap ou une perte d'autonomie (1).
Le salarié peut en effet cesser temporairement son activité professionnelle, pour s'occuper d'un proche malade.
L'employeur ne peut pas refuser le congé.
2. Comment bénéficier du congé de proche aidant et comment l'obtenir ?
Tous les salariés peuvent bénéficier d'un congé de proche aidant dès lors qu'ils respectent certaines conditions.
En effet, le congé de proche aidant est ouvert à tous les salariés, sans condition d'ancienneté minimale. La condition d'ancienneté pour bénéficier du congé proche aidant a été supprimée fin 2019.
La personne aidée par le salarié doit présenter un handicap ou une perte d'autonomie.
Jusqu'au 1er juillet 2022, le handicap ou la perte d'autonomie devait être d'une "particulière gravité". Cette condition de gravité a été supprimée par la loi de financement de la Sécurité sociale pour l'année 2022 du 23 décembre 2021 (2). Cela abouti à élargir le champs des bénéficiaires du congé. En effet, un proche peut nécessité une présence et une aide régulière d'un proche, sans que son handicap ou sa perte d'autonomie soit nécessairement "grave".
Ce peut être (1) :
- le conjoint(e), concubin(e) ou partenaire de PACS ;
- un ascendant (père, mère, grands-parents, arrières grands-parents …);
- un descendant ;
- un enfant à charge ;
- un collatéral jusqu'au 4ème degré (frère, soeur, oncle, tante, neveu, nièce, cousin...) ;
- un ascendant, descendant ou un collatéral jusqu'au 4ème degré de votre conjoint(e), concubin(e) ou partenaire de PACS ;
- une personne âgée ou handicapée avec laquelle vous résidez ou entretenez des liens étroits et stables, à qui vous venez en aide régulièrement et fréquemment à titre non professionnel pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
La personne aidée doit impérativement résider en France de façon stable et régulière (3).
3. Combien de temps dure le congé proche aidant ? Durée, renouvellement, congé fractionné
La durée maximale du congé de proche aidant est prévue par convention ou accord de branche ou, à défaut, par convention ou accord collectif d'entreprise (4).
A défaut d'accord, la durée maximale du congé de proche aidant est de 3 mois maximum (5).
Le congé de proche aidant est renouvelable dans la limite de 1 an pour l'ensemble de la carrière (6).
1 anDurée maximale du congé proche aidant (renouvellements compris)
Le salarié peut renouveler son congé en respectant un délai de prévenance prévu par convention ou accord de branche ou,à défaut, par convention ou accord collectif d'entreprise.
En l'absence d'un tel accord, le renouvellement est possible en respectant un délai de prévenance de 15 jours avant le terme initialement prévu du congé (7).
Par ailleurs, le salarié peut également prendre un congé proche aidant à temps partiel (transformer le congé proche aidant en période d'activité à temps partiel) ou demander à ce que la durée du congé proche aidant soit fractionnée. Dès lors que l'employeur accepte la demande du salarié, celui-ci alterne alors les périodes travaillées et les périodes de congé.
4. Comment demander un congé proche aidant ?
Le salarié qui souhaite prendre un congé proche aidant fait part de sa volonté à son employeur (6). En effet, le congé débute à l'initiative du salarié.
Bon à savoir : La demande de congé proche aidant doit indiquer les éléments suivants :
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La demande doit être faite dans le respect des conditions et délais qui peuvent être prévus par la convention ou l'accord de branche ou, à défaut, la convention ou l'accord collectif d'entreprise.
A défaut, le salarié doit informer son employeur de sa volonté de prendre un congé proche aidant, par tout moyen conférant date certaine (lettre recommandée avec accusé de réception, mail avec accusé de réception et de lecture...) et ce, au moins un mois avant le début du congé de proche aidant (8).
Toutefois, le congé peut démarrer immédiatement, c'est-à-dire, sans avoir à respecter de délai de prévenance, dans les cas suivants (6) :
- dégradation soudaine de l'état de santé du proche aidé ;
- situation de crise nécessitant une action urgente du proche aidant ;
- cessation brutale de l'hébergement en établissement dont bénéficiait le proche aidé.
Vous souhaitez informer votre employeur de votre volonté de prendre un congé de proche aidant ? Faites le par courrier.
Par ailleurs, le salarié doit joindre à sa demande de congé proche aidant, les documents suivants (9) :
- une déclaration sur l'honneur du lien familial que le salarié a avec la personne aidée, ou une déclaration sur l'honneur de l'aide qu'il apporte à une personne âgée ou handicapée avec laquelle il réside ou avec laquelle il entretient des liens étroits et stables ;
- une déclaration sur l'honneur que le salarié n'a jamais bénéficié d'un congé proche aidant pendant sa carrière professionnelle ou, s'il en a déjà bénéficié, précisant sa durée ;
- si la personne aidée est un enfant handicapé à la charge du salarié ou un adulte handicapé, une copie de la décision du taux d'incapacité permanente au moins égal à 80% ;
- si la personne aidée souffre d'une perte d'autonomie, une copie de la décision d'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) au titre d'un classement dans les groupes I, II, III et IV de la grille nationale AGGIR. En effet, depuis le 1er juillet 2022, il n'est plus exigé qu'il s'agisse d'une décision d'attribution au titre d'un classement en GIR I, II ou III. Cette précision est supprimée. Le classement en GIR IV est donc désormais inclus ;
- si la personne bénéficie d'une des prestations suivantes, elle doit joindre une copie de la décision d'attribution :
- de la majoration pour aide constante d'une personne tierce ;
- de la prestation complémentaire pour recours à tierce personne ;
- de la majoration spéciale pour assistance d'une tierce personne ;
- de la majoration attribuée aux invalides qui, étant absolument incapables d'exercer une profession, sont en outre dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie ;
- de la majoration attribuée aux invalides (militaires et victimes de guerre) que leurs infirmités rendent incapables de se mouvoir, de se conduire ou d'accomplir les actes essentiels de la vie et qui, vivant chez eux, sont obligés de recourir d'une manière constante aux soins d'une tierce personne.
5. Quel salaire ou quelle indemnité pendant le congé proche aidant ? Qui paie ? Le droit à l'allocation journalière du proche aidant (AJPA)
Sauf accord collectif plus favorable, l'employeur n'a pas à rémunérer le salarié pendant le congé proche aidant.
Vous souhaitez savoir si votre convention collective prévoit un maintien de rémunération pendant le congé proche aidant ?
Toutefois, le salarié peut percevoir une allocation journalière du proche aidant (AJPA). Cette allocation compense ainsi une partie de la perte de salaire.
L'allocation est versée par la Caisse d'allocations familiales (Caf) ou la Mutualité sociale agricole (Msa) pendant 66 jours maximum (soit 3 mois), au cours de la carrière professionnelle du salarié (10). Le salarié a droit à un maximum de 22 jours d'AJPA par mois (11).
L'allocation proche aidant, depuis le 1er janvier 2023, s'élève à (12) :
- 62,44 euros par journée ;
- 31,22 euros par demi-journée.
A retenir : Depuis le 1er janvier 2022, de nouvelles modalités de calcul de l'allocation journalière du proche aidant (AJPA) s'appliquent. Ainsi, le montant de l'AJPA est désormais égal à 7 fois la valeur du salaire horaire minimum de croissance net (SMIC horaire net) en vigueur au 1er janvier (13). |
Pour bénéficier de cette aide, le salarié doit remplir un formulaire de demande d'allocation journalière du proche aidant disponible sur le site internet de la Caf.
6. Fin du congé proche aidant, comment ça se passe ?
Le congé de proche aidant peut prendre fin dans les conditions suivantes :
- soit à l'arrivée du terme ;
- soit par anticipation (avant son terme) :
- si le proche aidé décède ;
- en cas d'admission du proche aidé dans un établissement ;
- si le salarié est confronté à une diminution importante de ses ressources ;
- si le proche aidé est désormais assisté par un service d'aide à domicile ;
- si un autre membre de la famille prend à son tour un congé de proche aidant.
Pour mettre fin au congé de proche aidant de manière anticipée, le salarié doit respecter le préavis prévu dans l'accord collectif (4).
A défaut d'accord collectif, il doit en faire la demande motivée à son employeur par tout moyen conférant date certaine à sa demande et ce, au moins 1 mois avant la date de reprise souhaitée. Ce délai est ramené à 2 semaines en cas de décès du proche aidée (14).
Bon à savoir : A la fin du congé proche aidant, le salarié retrouve son poste ou un emploi similaire assorti d'une rémunération au moins équivalente (15). |
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Références :
(1) Article L3142-16 du Code du travail
(2) Loi n°2021-1754 du 23 décembre 2021 de financement de la sécurité sociale pour 2022
(3) Article L3142-17 du Code du travail
(4) Article L3142-26 du Code du travail
(5) Article L3142-27 du Code du travail
(6) Article L3142-19 du Code du travail
(7) Article D3142-12 du Code du travail
(8) Article D3142-11 du Code du travail
(9) Article D3142-8 du Code du travail
(10) Décret n°2020-1208 du 1er octobre 2020 relatif à l'allocation journalière du proche aidant et l'allocation journalière de présence parentale
(11) Article D168-12 du Code de la sécurité sociale
(12) Article D168-13 du Code de la sécurité sociale
(13) Décret n°2022-88 du 28 janvier 2022 relatif à l'allocation journalière du proche aidant et à l'allocation journalière de présence parentale
(14) Article D3142-13 du Code du travail
(15) Article L3142-22 du code du travail
(16) Article L3142-23 du code du travail
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