Qu'est-ce qu'un abandon de poste ?
L'abandon de poste est une absence non justifiée, non autorisée, volontaire et prolongée.
Il consiste pour le salarié à quitter soudainement son travail, sans raison apparente ou légitime, et sans en informer son employeur.
Le contrat de travail doit être exécuté de bonne foi. Ce qui implique que toute absence doit être justifiée et légitime.
Cette absence injustifiée peut conduire à la rupture du contrat de travail. En effet, l'employeur peut licencier un salarié en absence injustifiée.
Peut-on toucher le chômage après un abandon de poste ? Quels risques concernant mes droits au chômage ?
L'abandon de poste, lorsqu'il est assimilé à une démission, ouvre-t-il droit aux allocations chômage ?
Non, si l'employeur entend faire jouer la présomption de démission à l'égard d'un salarié qui a fait un abandon de poste, le futur demandeur d'emploi n'aura pas le droit aux indemnités chômage (1).
L'abandon de poste, comme motif de licenciement, ouvre-t-il droit au chômage ?
Oui, l'employeur qui constate que le salarié a abandonné son poste peut ne pas faire valoir ladite présomption de démission et envisager plutôt un licenciement pour faute grave à l'égard du salarié qui a abandonné son poste (2).
Si tel est le choix de l'employeur, le salarié licencié sera considéré comme involontairement privé d'emploi par France Travail et pourra toucher le chômage (allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE)), s'il satisfait aux conditions pour bénéficier des allocations chômage.
Quand et comment un abandon de poste peut-il présumer d'une démission ?
Après une mise en demeure de l'employeur
Depuis le 19 avril 2023, le Code du travail prévoit que le salarié qui a abandonné volontairement son poste peut être présumé avoir démissionné à l'expiration du délai fixé par l'employeur s'il ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure (3) :
- de justifier son absence ;
- et de reprendre son poste.
La mise en demeure doit être faite par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre contre décharge.
A ce titre, dans une récente décision, le Conseil d'État s'est prononcé sur la validité de la présomption de démission et a précisé les éléments qui doivent être indiqués par l'employeur, dans la lettre de mise en demeure, pour qu'elle soit valable (📂 pour en connaître le détail, se reporter à notre dossier complet).
Au bout de combien de temps, le salarié est-il considéré comme démissionnaire ?
Le législateur prévoit que la présomption de démission en cas d'abandon de poste est effective, après que l'employeur a laissé un délai d'au moins 15 jours calendaires au salarié pour justifier de son absence et reprendre son poste.
Pendant ce délai, le salarié peut se prévaloir d'un motif légitime de nature à faire obstacle à la présomption de démission.
📌 Exemples de motifs légitimes prévus par la loi :
- raisons médicales ;
- exercice du droit de retrait ;
- exercice du droit de grève.
À défaut de réponse à l'issue du délai de 15 jours, le salarié est présumé démissionnaire.
Reconnaissance d'une présomption de démission après un abandon de poste étape par étape : le récapitulatif de la procédure
La procédure de reconnaissance d'une présomption de démission après un abandon de poste suit des étapes bien précises :

Quelles sont les différences et quels sont les avantages entre la présomption de démission et le licenciement ?
Si le licenciement reste une option, la présomption de démission semble plus plébiscitée par les employeurs qui :
- sont maîtres des délais encadrant la procédure (ils fixent le délai maximum imparti pour reprendre le travail) ;
- n'ont pas besoin de mettre en œuvre de procédure disciplinaire, plus lourde (convocation du salarié à un entretien préalable, entretien préalable, notification du licenciement) ;
- et sauf à ce que la procédure n'ait pas été respectée, ont moins de risques de voir la nature de la rupture requalifiée par le juge, en cas de contestation.
Existe-t-il des solutions pour que je touche le chômage si j'ai abandonné mon poste ?
Le fait que l'employeur ait constaté l'abandon de poste d'un salarié ne signifie pas que ce dernier n'a définitivement plus la possibilité de percevoir les allocations chômage.
Invoquer un motif légitime devant le Conseil de prud'hommes
Le salarié présumé démissionnaire peut saisir le Conseil de prud'hommes (CPH) s'il souhaite contester la nature de la rupture de son contrat de travail.
Il peut demander à ce que soit renversée cette présomption de démission, s'il invoque, notamment, un motif légitime. La loi prévoit toutefois que le salarié qui invoque un motif légitime, doit le faire, selon les formes légales, dans le délai imparti par l'employeur.
1 moispour contester la décision
Dans ce cas, l'affaire est directement portée devant le bureau de jugement, qui se prononce, selon chaque cas d'espèce, sur la nature de la rupture et les conséquences associées. Il statue au fond dans le délai de 1 mois, à compter de sa saisine.
En pratique, ce délai peut être difficile à respecter par le pouvoir judiciaire. S'il s'avérait allongé, le salarié en attente de la décision, ne perçoit ni salaire, ni d'ARE.
Prendre acte de la rupture du contrat de travail
Après avoir abandonné son poste, le salarié peut saisir le CPH pour faire une prise d'acte de la rupture du contrat de travail s'il considère que le comportement de son employeur rendait impossible la poursuite de la relation contractuelle.
📌 Exemples :
La prise d'acte peut être invoquée par le salarié qui était victime de harcèlement ou dont l'employeur ne versait plus les salaires.





Bonjour juste pour aborder le harcèlement moral et syndical .Merci Cordialement