Envie de donner votre lettre de démission ? Voici tout ce que vous devez savoir pour bénéficier de l'assurance chômage tout en démissionnant.
18 cas où démission = chômage :
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Démission et chômage : quels sont vos droits ? Est-ce que je peux toucher le chômage si je démissionne ?
En principe, afin de pouvoir bénéficier des allocations chômages, les personnes doivent être involontairement privées d'emploi, notamment suite à un licenciement ou à une fin de contrat de travail à durée déterminée (CDD), dès lors qu'elles remplissent toutes les conditions exigées (1).
Les personnes ayant conclu une rupture conventionnelle ou dont le contrat de travail a été rompu d'un commun accord (selon un accord collectif portant gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou portant rupture conventionnelle collective) ont également droit à l'assurance chômage.
💡 En revanche, si vous avez démissionné (donc quitté volontairement votre emploi), vous ne serez pas forcément indemnisé au titre du chômage.
Vous pouvez prétendre au chômage suite à une démission, lorsque :
- celle-ci est considérée comme un cas de démission légitime ;
- vous démissionnez pour suivre un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d'une formation ou un projet de création ou de reprise d'une entreprise (possible depuis le 1er novembre 2019).
💡 Si votre démission n'ouvre pas droit à l'assurance chômage, sachez que votre situation peut être examinée par l'Instance Paritaire Régionale (IPR) au plus tôt 121 jours après la date de votre démission.
Votre situation pourra être réexaminée 121 jours après votre démission
Pôle Emploi
L'instance paritaire régionale examine 2 choses :
- si vous remplissez les conditions d'attribution pour toucher le chômage, outre les cas de privation involontaire d'emploi ;
- et si vous avez effectué des démarches actives pour rechercher un emploi, pour effectuer une formation ou si vous avez repris un emploi de courte durée.
Vous envisagez de démissionner sans faire d'erreur ? Avez-vous droit à une indemnité compensatrice de préavis ou de congés payés ? Comment demander une dispense de préavis ? Comment démissionner de façon claire et non équivoque ? Notre dossier dédié à la démission vous donne toutes les clefs pour bien gérer ce mode de rupture de contrat de travail.
Démission légitime : 17 cas possibles
Certaines démissions sont considérées comme légitimes et ouvrent droit à une prise en charge par Pôle Emploi.
6 démissions pour situation personnelle ouvrent droit au chômage
Est notamment analysée comme étant légitime, la démission du salarié :
- pour suivre son conjoint qui change de lieu de résidence pour exercer un nouvel emploi ;
- suite à son mariage ou Pacs (pacte civil de solidarité) entraînant un changement de lieu de résidence, dès lors que moins de 2 mois s'écoulent entre la date de la démission et la date du mariage ou Pacs ;
- pour suivre son enfant handicapé admis dans une structure d'accueil dont l'éloignement entraîne un changement de résidence ;
- etc.
11 démissions pour motif professionnel ouvrent droit au chômage
Sont également considérées comme légitimes, les ruptures à l'initiative du salarié, intervenues notamment pour les motifs professionnels suivants :
- rupture pour cause de non-paiement des salaires, à condition de justifier d'une ordonnance de référé ;
- fin du contrat suite à un acte susceptible d'être délictueux dont le salarié déclare avoir été victime à l'occasion de l'exécution de son contrat de travail, à condition de justifier d'une plainte déposée auprès du procureur de la République ;
- pour entreprendre une activité à laquelle il met fin volontairement au cours ou au terme d'une période n'excédant pas 65 jours travaillés et ce, suite à un licenciement, une rupture conventionnelle individuelle ou collective ou bien une fin de CDD n'ayant pas donné lieu à inscription en tant que demandeur d'emploi ;
- pour créer ou reprendre une entreprise dont l'activité a donné lieu aux formalités de publicité requises par la loi (immatriculation, inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS)), et dont l'activité cesse pour des raisons indépendantes de la volonté du créateur ou repreneur ;
- pour un assistant maternel, la démission est considérée comme légitime lorsqu'elle fait suite au refus de l'employeur (le parent) de faire vacciner son enfant (vaccins obligatoires) dans les délais impartis. Il en est de même si l'employeur refuse de remettre à l'assistant maternel le bulletin de vaccination de l'enfant ;
- etc.
Vous souhaitez connaître les autres cas de démission légitime ? Vous voulez savoir comment toucher le chômage après votre démission ? Téléchargez le dossier complet.
Votre démission ne peut pas être considérée comme légitime et vous ne pouvez pas vous permettre de ne plus avoir de revenus ? Sachez qu'il existe d'autres alternatives. Comment toucher le chômage tout en quittant votre emploi ? Avez-vous pensé à la rupture conventionnelle ? Il s'agit d'une rupture d'un commun accord de votre contrat de travail avec votre employeur vous permettant de percevoir les indemnités chômage.
Dispositif de démission pour reconversion professionnelle, création ou reprise d'entreprise
Vous avez peut-être entendu parler de la loi Macron - démission ? (2)
Depuis le 1er novembre 2019Droit au chômage pour les salariés démissionnaires
Depuis le 1er novembre 2019, les salariés démissionnaires peuvent toucher le chômage lorsqu'ils démissionnent pour suivre un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d'une formation ou un projet de création ou de reprise d'une entreprise (ceci est différent des cas de démissions dites légitimes). Dans ce cas précis, démissionner et toucher le chômage est possible. À ce titre, ne manquez pas notre article : Démission pour création d'entreprise : la procédure pour toucher le chômage
Les démissionnaires doivent notamment :
- satisfaire à des conditions d'activité antérieure spécifiques : justifier de 5 ans d'ancienneté au service de leur employeur ;
- et poursuivre un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d'une formation ou un projet de création ou de reprise d'une entreprise.
Ce projet doit nécessairement être réel et sérieux, et être attesté par la commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR) (1).
Avant de démissionner, le salarié doit demander un conseil en évolution professionnelle, pour établir son projet de reconversion (3).
Pendant son projet de reconversion, le salarié peut bénéficier de l'allocation chômage s'il est bien inscrit comme demandeur d'emploi et s'il accomplit les démarches nécessaires pour mettre en oeuvre son projet. La réalité des démarches effectuées est contrôlée par Pôle emploi, au plus tard 6 mois après l'ouverture des droits à l'allocation chômage (4).
La personne qui ne peut justifier, sans motif légitime, de la réalité de ces démarches, peut alors être radiée de la liste des demandeurs d'emploi.
Comment faire pour toucher le chômage après une démission ? Les conditions d'attribution du chômage en 2023
30,42 eurosallocation chômage minimum depuis le 1er juillet 2022.
✔ Les salariés démissionnaires pouvant prétendre à l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) versée par Pôle Emploi sont ceux :
- pour lesquels l'Instance Paritaire Régionale a tranché favorablement, après le délai imparti ;
- dont la démission est légitime ;
- qui poursuivent un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d'une formation ou un projet de création ou de reprise d'une entreprise.
✔ Le montant journalier brut de l'ARE est égal à (5) :
- une partie fixe égale à 12,47 euros (depuis le 1er juillet 2022) ;
- à laquelle s'ajoute une partie variable égale à 40,40% du salaire journalier de référence (SRJ).
Le montant brut de l'ARE ne peut être inférieur à 57% et supérieur à 75% du salaire journalier de référence.
✔ Depuis le 1er février 2023, la durée d'indemnisation maximale est de :
- 548 jours pour les salariés âgés de moins de 53 ans (ou 730 jours en cas de conjoncture défavorable : 548 + 182 jours maximum correspondant au complément de fin de droit) ;
- 685 jours pour les salariés âgés d'au moins 53 ans et de moins de 55 ans (ou 913 jours en cas de conjoncture défavorable : 685 + 228 jours maximum correspondant au complément de fin de droit) ;
- 822 jours à partir de 55 ans (ou 1.095 jours en cas de conjoncture défavorable : 822 + 273 jours maximum correspondant au complément de fin de droit).
👓 Vous aimerez aussi cet article : Réforme de l'assurance chômage : comment toucher le chômage en 2023
La loi du 21 décembre 2022 dite "loi sur le marché du travail" a été publiée au Journal officiel le 22 décembre 2022 (6). Elle prévoit notamment l'instauration d'une présomption de démission pour les salariés en abandon de poste, ce qui a pour effet de priver ces derniers des allocations chômage. En effet, l'abandon de poste, présumé être une démission, sera ainsi assimilé à une perte volontaire de l'emploi. Un décret d'application devrait paraître fin mars 2023. Ainsi, un salarié qui abandonne son poste sera présumé être démissionnaire, et ne pourra pas toucher le chômage. Tandis que, jusqu'à présent, le salarié devait attendre que son employeur le licencie, pour pouvoir ensuite toucher le chômage. 👓 Vous aimerez aussi cet article : Loi plein-emploi / Nouvelle loi travail : que nous réserve le Gouvernement pour l'été ? |
Découvrez comment toucher le chômage en 2023 grâce à notre dossier dédié : droits, indemnité, calcul, réforme...
Références :
(1) Article L5422-1 du Code du travail
(2) Décret n°2019-797 du 26 juillet 2019 relatif au régime d'assurance chômage
(3) Article L5422-1-1 du Code du travail
(4) Article L5426-1-2 du Code du travail
(5) Communiqué de presse Unedic du 30 juin 2022 et Article 14 du règlement général annexé à la Convention Unédic du 14 avril 2017
(6) Loi n°2022-1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d'urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi, publiée au Journal Officiel du 22 décembre 2022
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