La démission est un acte par lequel le salarié manifeste, de façon claire et non équivoque, sa volonté de rompre son contrat de travail (1).
Il peut arriver que le salarié souhaite revenir sur sa démission et que vous le réintégriez dans l'entreprise.
À retenir :
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Rétractation de démission d'un CDI : vous pouvez opposer un refus à la reprise de votre salarié car il n'existe pas de délai de rétractation !
Vous pouvez refuser d'annuler la démission, mais à condition que certains éléments soient présents.
Le salarié regrette sa démission : vérifiez qu'elle est claire et non équivoque
Vous devez tout d'abord vérifier que la démission a bien été donnée de façon libre, claire et non équivoque.
Qu'est-ce que cela signifie ? La démission est claire et non équivoque dès lors que le salarié l'a donnée : expressément, sans réserve, en n'étant pas sous l'emprise de la colère ou de l'émotion et qu'il n'existe aucun litige entre vous.
Il peut tout simplement s'agir du salarié qui décide de démissionner, car il n'a plus envie de travailler dans votre entreprise et qui vous envoie une lettre de démission pour vous l'annoncer.
À l'inverse, si la lettre de démission indique que le salarié démissionne en raison de faits qu'il vous reproche, ou si le salarié n'a pas expressément démissionné (par exemple, il ne se rend plus au travail, mais ne vous a pas parlé de démission (= abandon de poste)), la démission n'est pas claire et sans équivoque.
Exemples de démissions pas claires ou équivoques : Voici plusieurs éléments laissant supposer que la démission n'a pas été donnée de façon claire et non équivoque :
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Peut-on revenir sur les effets de la démission pendant le préavis ?
Non, il n'existe aucun délai qui permette au salarié de revenir sur sa décision de démissionner.
Vous êtes libre d'accepter ou non, de réintégrer votre salarié dans l'entreprise, peu importe le délai dans lequel il s'est rétracté.
Accepter ou refuser la demande de rétractation du salarié ? Que faire ? Comment réagir ?
Une fois que vous avez déterminé si la démission a bien été donnée de façon claire et sans aucune équivoque par votre salarié, vous pouvez prendre votre décision.
Dès lors que la volonté du salarié de démissionner est claire et sans équivoque, la démission devient définitive. La rétractation du salarié est sans effet : vous n'êtes pas tenu de l'accepter.
Par exemple, les juges ont estimé qu'un cadre ne pouvait pas se rétracter cinq semaines après avoir démissionné clairement et sans équivoque (2).
En revanche, vous pouvez accepter de reprendre le salarié si vous le souhaitez. Dans ce cas, vous devez vous mettre d'accord avec lui afin qu'il réintègre l'entreprise et poursuive son contrat de travail.
Par exemple, dans une affaire, un salarié a continué, plusieurs mois après sa démission et avec l'assentiment de son employeur, à travailler pour le compte de l'entreprise. Les juges ont considéré que l'employeur et le salarié s'étaient entendus pour convenir que la démission était sans effet (3).
Quels recours sont possibles après votre refus d'annuler la démission ?
Si la volonté du salarié de démissionner n'est pas claire et non équivoque et qu'il vous demande de réintégrer l'entreprise, il peut être envisageable de l'accepter.
Vous pouvez choisir d'accepter ou non la rétractation du salarié, uniquement si sa démission a été donnée de façon claire et non équivoque. Si ce n'est pas le cas, il sera considéré comme n'ayant pas démissionné.
Ainsi, il pourrait saisir le juge prud'homal pour que sa démission soit annulée, car son consentement était vicié.
Par exemple, le salarié pourrait indiquer qu'il était dans un état dépressif et psychotique de nature à altérer son consentement lorsqu'il a rédigé sa lettre de démission. Dans un tel cas, la volonté de démissionner n'est pas établie, et vous devez accepter la rétractation du salarié (4).
Il pourrait également saisir le juge pour faire requalifier la démission en prise d'acte de la rupture du contrat de travail, produisant les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il pourrait alors obtenir des indemnités.
Par exemple, si le salarié démissionne parce que sa rémunération variable ne lui a pas été versée, la volonté claire et non équivoque de démissionner du salarié n'était pas établie. La démission est requalifiée en prise d'acte de la rupture aux torts de l'employeur. Elle produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse (5).
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