Que faire en cas de chirurgie esthétique ratée? Que faire si un soin de médecine esthétique tourne mal ? Si le dialogue et la confiance sont rompus avec votre médecin, voici les démarches à accomplir dès que possible. 

2) Je fais constater les lésions par un tiers compétent: service des urgences, dermatologue, ORL…

Les exemples de chirurgie esthétique ratée sont nombreux:  

- rhinoplastie qui entraine des troubles respiratoires invalidants
- nymphoplastie avec ablation des petites lèvres
- bléphasroplastie entrainant un ectropion
- peeling qui défigure le patient
- injection d’acide hyaluronique/de Botox qui entraîne une paralysie faciale, etc.

Il existe quelquefois des conflits d’interêts et il est donc préférable de consulter un professionnel de santé dans une autre ville que celle où j’ai été pris(e) en charge.

Il est recommandé, s’agissant d’une rhinoplastie ratée, de consulter un ORL. Pour une blépharoplastie ratée il conviendra de consulter un ophtalmo, et pour un soin de médecine esthétique ratée, un dermatologue.

2) Je régularise une déclaration de sinistre auprès de mon assurance protection juridique ou défense-recours.


Autrement dit, j’informe mon assureur que j’ai un litige avec mon chirurgien esthéticien et je demande à mon assureur sa garantie pour les frais de défense à venir.

L’assurance protection juridique/défense-recours peut faire l’objet d’un contrat autonome ou bien d’une garantie incluse dans mon contrat d’assurance habitation.

L’assurance est celle en vigueur au jour du sinistre, c’est-à-dire de l’accident médical.

Attention!
* Mon assurance peut prévoir une exclusion de garantie pour les accidents médicaux.
* Mon assureur prendra en charge une partie seulement des frais de défense, en fonction du barème contractuel.
* Un contrat d’assurance souscrit après mon accident médical ne sera valable que pour l’avenir.

3) Je me fais assister d’un avocat pour demander mon dossier médical.

L’accès au dossier médical est un droit pour le patient depuis 20 ans (Loi Kouchner).

Néanmoins, il est difficile en pratique pour le patient d’obtenir l’intégralité de son dossier médical, et plus spécialement dans le domaine de la chirurgie esthétique.

Il existe des recours, et il est surtout essentiel, afin de ne pas perdre de temps, de se faire assister par un avocat pour ces démarches fastidieuses.

Attention!
Le dossier médical ne se limite pas aux pièces qui m’ont été remises.
Il n’y a pas de « guichet unique » pour demander mon dossier: il faudra que je m’adresse à tous les professionnels de santé ET tous les établissements qui m’ont pris(e) en charge.
Les frais de demande de dossier médical me seront remboursés par le tiers responsable.

4) Je prends des photos régulièrement et je conserve toutes les factures de tous les frais en lien avec l’accident de médecine ou de chirurgie esthétique.


Par exemple: consultations spécialisées, frais pharmaceutiques ou de parapharmacie (crème cicatrisante, écran solaire…), frais de déplacement.

Attention!
Les accidents de médecine et de chirurgie esthétique entraînent très souvent une dépression réactionnelle, qui doit faire l’objet d’une vigilance particulière. Il ne faut pas hésiter à mettre en place un suivi psychologique ou psychiatrique pour supporter cette épreuve. Un suivi par un sophrologue peut égalemnt être mis en place. Les frais seront remboursés par le tiers responsable.

 

5) Je me fais assister par un avocat spécialisé en responsabilité médicale pour demander une expertise privée ou judiciaire, afin de faire valoir mes droits et être indemnisé(e).

Attention!
Sauf urgence médicale, il est préférable d’attendre cette expertise avant de réaliser de nouveaux soins de médecine esthétique ou une nouvelle chirurgie. A défaut, il sera souvent difficile de faire la part des choses parmi les différents professionnels qui sont intervenus. Cela fragilise le dossier.

 

Anne Faucher
Avocat à la Cour

DU Réparation juridique du dommage corporel
DU Contentieux médical
DU Santé connectée
DIU Evaluation des traumatisés crâniens
DIU Traumatisme crânien de l’enfant, de l’adolescent- syndrome du bébé secoué