Départ volontaire à la retraite : quel est le montant de l'indemnité/prime de départ ? Comment la calculer ?

Le point sur l'indemnité légale de départ volontaire à la retraite (Code du travail)

Lorsque le salarié demande à partir à la retraite de son propre chef pour bénéficier d'une pension de vieillesse, il a droit au versement d'une indemnité de départ volontaire à la retraite (1).

Sous réserve des dispositions conventionnelles applicables (voir ci-dessous), le Code du travail qui fixe le montant de cette indemnité, qui varie en fonction de deux éléments :

  • le salaire du salarié en fin de carrière ;
  • son ancienneté dans l'entreprise.

💰 En voici le détail (2) :

Ancienneté du salarié

Montant de l'indemnité de départ en retraite

Après 10 ans d'ancienneté

0,5 mois de salaire*

Après 15 ans d'ancienneté

1 mois de salaire*

Après 20 ans d'ancienneté

1,5 mois de salaire*

Après 30 ans d'ancienneté

2 mois de salaire*

* le salaire pris en considération est, selon la formule la plus avantageuse au salarié : 

  • soit 1/12 de la rémunération des 12 derniers mois précédant le départ en retraite ;
  • soit 1/3 des 3 derniers mois, toute prime ou élément de salaire annuel ou exceptionnel versé pendant cette période était pris en compte prorata temporis.
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Attention aux éventuelles dispositions conventionnelles applicables

La convention collective applicable dans votre entreprise peut prévoir une indemnité conventionnelle de départ volontaire à la retraite plus favorable que celle prévue par la loi (3). Dans ce cas-là, votre prime de départ à la retraite ne pourra être inférieure au montant prévu par voie conventionnelle. 

Voici quelques exemples de conventions collectives prévoyant une indemnité conventionnelle de départ volontaire à la retraite plus favorable que les dispositions légales :

Conventions collectives nationales

Montant de l'indemnité de départ volontaire à la retraite et conditions pour en bénéficier
Convention collective métallurgie  IDCC n°3248

0,5 mois après au moins 2 ans d'ancienneté ;

1 mois après au moins 5 ans d'ancienneté ;

2 mois après au moins 10 ans d'ancienneté ;

3 mois après au moins 20 ans d'ancienneté ;

4 mois après au moins 30 ans d'ancienneté ;

5 mois après au moins 35 ans d'ancienneté ;

6 mois après au moins 40 ans d'ancienneté ;

Convention collective industries chimiques IDCC n°44

1,5 mois de salaire après 5 ans ;

2,5 mois de salaire après 10 ans ;

3 mois de salaire après 15 ans ;

4 mois de salaire après 20 ans ;

4,5 mois de salaire après 25 ans ;

5 mois de salaire après 30 ans ;

6 mois de salaire après 35 ans ;

7,5 mois de salaire après 40 ans.

Convention collective experts-comptables IDCC n°787

0,5 mois du dernier salaire mensuel à partir de 5 ans ;

au-delà de 5 ans, cette indemnité est majorée de 1/10 de mois par année complète de présence.

Convention collective cabinets médicaux IDCC n°1147

0,5 mois de salaire après 10 ans ;

1 mois de salaire après 15 ans ;

1,5 mois de salaire après 20 ans ;

2 mois de salaire après 30 ans ;

2,5 mois de salaire après 35 ans ;

3 mois de salaire après 40 ans.

⚠ Attention : cette liste n'est pas exhaustive. D'autres conventions collectives prévoient une indemnité conventionnelle de départ volontaire à la retraite plus favorable que l'indemnité légale.

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Mise à la retraite par l'employeur : quel est le montant de l'indemnité (légale ou conventionnelle) à laquelle vous pouvez prétendre ? 

Lorsque c'est l'employeur qui, toutes conditions remplies, met le salarié à la retraite, celui-ci peut bénéficier d'une indemnité appelée "indemnité de mise à la retraite".

C'est là aussi le Code du travail qui en fixe le montant, en prévoyant que celui-ci doit être au moins égal à l'indemnité légale de licenciement (4).

Pour mémoire, celle ne peut être inférieure aux montants suivants : 

  • 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les années jusqu'à 10 ans ;
  • 1/3 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les années à partir de 10 ans.
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Bon à savoir :

Le salaire à prendre en considération pour le calcul de l’indemnité est, selon l’option la plus avantageuse pour le salarié : 
- soit la moyenne mensuelle des 12 derniers mois précédant le licenciement (ou, si la durée de service du salarié est inférieure à 12 mois, la moyenne mensuelle de la rémunération de l’ensemble des mois précédant le licenciement) ;
- soit le tiers des 3 derniers mois, avec, le cas échéant, toute prime ou gratification annuelle ou exceptionnelle versée au salarié prise en compte à due proportion.

⚠ Attention : ici aussi, il est possible que la convention collective applicable dans l'entreprise prévoie une indemnité conventionnelle de mise à la retraite plus favorable que l'indemnité prévue par la loi. Dans ce cas, c'est celle-ci qui doit être versée au salarié.

Indemnités de départ volontaire ou de mise à la retraite : sont-elles imposables à l'impôt sur le revenu ?

Lorsque le contrat de travail d'un salarié est rompu (que ce soit en cas de licenciement, de départ en retraite ou de rupture conventionnelle), les sommes perçues par lui à cette occasion sont assimilées à des traitements et salaires, et soumises à ce titre à l'impôt sur le revenu.

Des dispositions particulières ont néanmoins vocation à s'appliquer (5). Voici un tableau récapitulatif : 

  Départ volontaire à la retraite (hors plan social)

Mise à la retraite

Régime fiscal de l’indemnité versée

Imposition à l'impôt sur le revenu

Exonération d'impôt sur le revenu dans la limite du plus élevé des 3 montants suivants : 

  • montant de l'indemnité de mise à la retraite prévu par la convention collective de branche, par l'accord professionnel ou interprofessionnel, ou à défaut par la loi ;
  • moitié de l'indemnité de mise à la retraite perçue (la fraction exonérée ne pouvant toutefois excéder 5 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale en vigueur à la date de son versement, soit 235.500 euros pour les indemnités perçues en 2025) ;
  • 2 fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l'année civile précédant sa mise à la retraite (la fraction exonérée ne pouvant toutefois excéder 5 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale en vigueur à la date de son versement, soit 235.500 euros pour les indemnités perçues en 2025).
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Références :
(1) Article L1237-9 du Code du travail
(2) Articles D1237-1 et s. du Code du travail
(3) Article L1237-4 du Code du travail
(4) Articles L1237-7, L1234-9 et R1234-1 et s. du Code du travail
(5) Article 80 duodecies du Code général des impôts et BOI-RSA-CHAMP-20-40-10-30