Quand la prime de précarité n'est pas due ?

Est-ce que le versement de la prime est obligatoire ?

En principe, une prime de précarité doit être versée au salarié à la fin de son CDD (1), pour pallier la situation de précarité à laquelle il se trouve confronté (il sera sans emploi).

Cependant, il existe des situations dans lesquelles un employeur n'a pas à verser la prime de précarité (2).

📌 Vous souhaitez savoir comment calculer la prime de précarité ? Consultez notre article dédié : Prime de précarité du CDD : calculez votre indemnité !

Fonction publique : un contractuel a-t-il droit à la prime ?

Oui, dans certaines situations et si certaines conditions sont remplies, les contractuels peuvent bénéficier de la prime de précarité (3).

Attention, les cas et conditions diffèrent selon que le contractuel relève de la Fonction publique d'Etat, Territoriale ou Hospitalière.

 Dans tous les cas, le contrat doit avoir été conclu depuis le 1er janvier 2021.

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Rédigé par nos juristes experts, ce dossier vous permettra de :
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- Connaître les modalités de versements et toute la procédure
- Maîtriser les conditions d'attribution
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1. Poursuite du CDD en CDI ou refus du CDI proposé par l'employeur

Poursuite du CDD en CDI : pas d'indemnité de fin de contrat

Lorsque l'employeur propose au salarié en CDD, de poursuivre en contrat à durée indéterminée (CDI), et que ce dernier accepte, il ne peut pas prétendre à une indemnité de précarité.

Plus précisément, lorsque la relation contractuelle n'est pas interrompue. En effet, il faut que le CDI soit signé avant la fin du contrat ou bien qu'une promesse d'embauche ait lieu pendant la relation contractuelle (4). De plus, le début du CDI doit avoir lieu dans un délai raisonnable après la fin du CDD, les juges ont pu affirmer qu'un délai de deux semaines était raisonnable (5).

si le CDD se poursuit immédiatement par un CDI dans la même entreprise, le salarié n'est pas considéré comme étant dans une situation précaire, l'employeur n'a donc pas à lui verser une indemnité de fin de contrat.

 Attention cependant : pour dispenser l'employeur de verser cette prime, le CDI proposé doit faire immédiatement suite au CDD, sans interruption entre les 2 contrats.

Refus du CDI proposé par l'employeur à l'issue du CDD : pas de prime de précarité

La prime de précarité n'a pas à être versée lorsque l'employeur propose au salarié une embauche en CDI, à l'issue du CDD, mais que ce dernier refuse.

Pour que l'employeur soit dispensé du versement de l'indemnité de fin de contrat, il doit avoir proposé :

  • un CDI pour occuper le même emploi, ou un emploi similaire avec une rémunération au moins équivalente ;
  • un CDI qui fait immédiatement suite au CDD, sans interruption.

Par conséquent, si le salarié refuse le CDI qui lui est proposé et qui correspond à son ancien poste, il sera privé de la prime.

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2. Refus de renouvellement de CDD

L'employeur n'a pas à verser une indemnité de précarité au salarié qui refuse le renouvellement de son CDD, dès lors que le contrat de travail comporte une clause de renouvellement automatique.

Autrement dit, si le CDD doit se renouveler automatiquement, le fait pour le salarié de refuser la poursuite de la relation de travail (donc de refuser le renouvellement du contrat), dispense l'employeur de lui verser l'indemnité de précarité.

3. Rupture anticipée du CDD, sous conditions

Peut-on rompre un CDD ?

Dans certains cas de rupture anticipée du CDD, l'employeur n'a pas à verser l'indemnité de fin de contrat au salarié.

En effet, il n'a pas à verser de prime de précarité si la rupture anticipée du contrat intervient :

  • à l'initiative du salarié ;
  • à l'initiative de l'employeur mais uniquement en cas de faute grave ou lourde du salarié et en cas de force majeure ;
  • à l'initiative de l'employeur ou du salarié, pendant la période d'essai du CDD (3).
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4. CDD conclu avec un étudiant pendant ses vacances scolaires

La prime de précarité n'est pas due lorsque le CDD est conclu :

  • avec un jeune (majeur ou mineur), qui poursuit ses études scolaires ou universitaires ;
  • pendant ses vacances scolaires ou universitaires.

Dès lors qu'un jeune étudiant est en CDD dans le cadre de ses vacances scolaires ou universitaires, à l'issue de son contrat, l'employeur n'aura pas l'obligation de lui verser la prime de précarité.

En revanche, l'indemnité est due si le contrat est signé avec un jeune qui vient d'achever sa scolarité, par exemple tout juste diplômé et qui n'envisage pas une poursuite d'études.

En effet, à la fin du CDD, le jeune n'est pas considéré comme étant dans une situation précaire puisqu'il continue ses études.

Le Conseil constitutionnel et la Cour de Justice de l'Union Européenne ont précisé que l'exclusion de l'indemnité de fin de contrat, pour les jeunes engagés par CDD pendant leurs vacances scolaires ou universitaires, était bien conforme à la Constitution (6).

 Pour en savoir plus, consultez notre article : Prime de précarité : les étudiants en CDD peuvent-ils en bénéficier ?

5. Certains types de CDD n'ouvrent pas droit à la prime de précarité (saisonnier, etc.)

Contrats saisonniers, d'apprentissage, d'usage, etc.

Certains types de CDD dispensent l'employeur de verser une prime de précarité (sauf convention ou accord collectif plus favorable au salarié) :

  • contrats saisonniers ;
  • contrats d'usage (CDD d'usage = CDDU) (2) ;
  • contrats destinés à favoriser le recrutement de certaines catégories de personnes sans emploi (= contrats aidés), tels que les Contrats Uniques d'Insertion (CUI), etc. ;
  • contrats de professionnalisation, contrats d'apprentissage.

Et le contrat de mission (intérim) ?

Le contrat de mission ouvre bien droit à la prime de précarité (7)

Références :
(1) Article L1243-8 du Code du travail
(2) Article L1243-10 du Code du travail
(3) Article L1242-11 du Code du travail
(4) Cass. Soc. 3 décembre 1997, n°95-45.093
(5) Cass. Soc. 8 décembre 2004, n°01-46.877
(6) Cons. Const., 13 juin 2014, n°2014-401 et CJUE, 7e ch., 1er octobre 2015, affaire C-432/14 
(7) Article L1251-32 du Code du travail