Quelle est la température minimale pour travailler dans un bureau selon le Code du travail ?
Pas de température minimale définie par la loi pour travailler
La loi (le Code du travail), ne définit pas de température minimum légale sur le lieu de travail, en dessous de laquelle un salarié ne pourrait pas travailler.
Température adaptée, dans les locaux fermés (locaux de travail et annexes)
🗓 Depuis le 2 juin 2025, le Code du travail indique que les locaux fermés affectés au travail doivent être, en toute saison, maintenus à une température adaptée compte tenu (1) :
- de l'activité des travailleurs ;
- et de l'environnement dans lequel ils évoluent.
En cas d'utilisation d'un dispositif de régulation de température (système de chauffage), celui-ci ne doit émettre aucune émanation dangereuse (l'émission de monoxyde de carbone est possible, en cas de défaut d'entretien).
La notion de "température adaptée" n'est pas définie : les travailleurs doivent être à l'aise pour travailler.
💡Bon à savoir : la température des locaux annexes, tels que locaux de restauration, locaux de repos, locaux pour les travailleurs en service de permanence, locaux sanitaires et locaux de premiers secours, obéit à la destination spécifique de ces locaux.
Protection contre les effets des conditions atmosphériques, en extérieur
Pour les salariés qui travaillent en extérieur, là encore, le Code ne prévoit pas de température minimale.
🗓 Depuis le 2 juin 2025, le Code du travail prévoit que les postes de travail extérieurs sont aménagés de telle sorte que les travailleurs soient protégés contre les effets des conditions atmosphériques (vêtements de protection contre le froid, mise à disposition de boissons chaudes...).
L'employeur doit prendre, après avis du médecin du travail et du comité social et économique, toutes les dispositions nécessaires pour assurer la protection des travailleurs contre le froid et les intempéries (2).
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Comment savoir à quelle température, il fait trop froid pour travailler ?
Il n'y a pas de température précise, en dessous de laquelle un salarié ne peut pas travailler.
Tout dépend de la température extérieure ou intérieure, de la durée d'exposition, des événements extérieurs (vents, eau, humidité), des équipements mis à votre disposition pour travailler, de l'âge, du ressenti, de l'intensité de l'activité effectuée, etc.
L'INRS donne néanmoins une température en dessous de laquelle l'environnement est considéré comme froid et indique des températures de confort pour travailler.
Température froide : 18 degrés selon l'INRS
18 degrésEnvironnement de travail froid
Selon l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), "un environnement est considéré comme froid pour une température de l'air inférieure à 18°C, température à laquelle se déclenchent des déperditions de chaleur".
Une température froide n'empêche pas le salarié de travailler, si l'employeur la prend en compte, étudie les risques et prend les mesures nécessaires.
Tableau des températures de confort pour travailler selon la norme NF X35-203/ISO 7730
La norme NF X35-203/ISO 7730 relative au confort thermique précise les températures recommandées pour travailler dans de bonnes conditions, dans un certain confort (avec un équipement adéquat) :
| Lieu de travail | 🔥 Température de confort |
| Bureau | 20 à 22 degrés |
| Ateliers, avec une activité physique moyenne (travail debout sur machine, par exemple) | 16 à 18 degrés |
| Ateliers, avec une activité physique soutenue (manutention manuelle, par exemple) | 14 à 16 degrés |
Que peut faire le salarié s'il estime qu'il fait trop froid pour travailler ?
Alerter les services compétents
Si le salarié estime que la température dans les locaux de travail ou en extérieur est trop froide, il doit prendre contact avec :
- son employeur ou le service des ressources humaines : pour qu'ils puissent prendre les mesures nécessaires ;
- les représentants du personnel (comité social et économique, délégué syndical) : les représentants pourront travailler conjointement avec l'employeur à la mise en œuvre d'action de prévention et de protection ;
- le médecin du travail qui peut préconiser des aménagements de postes ;
- l'inspection du travail qui peut vérifier que l'employeur respecte ses obligations et le mettre en demeure de le faire si tel n'est pas le cas.
Utiliser son droit de retrait en raison de températures trop basses
Oui, le salarié peut quitter son poste, mais uniquement s'il estime qu'en raison des températures trop froides, il encourt un danger grave et imminent pour sa santé ou sa vie (3).
Dans ce cas, il peut utiliser son droit de retrait. Pour cela, il doit immédiatement prévenir son employeur et se retirer de cette situation.
Quelles obligations pour l'employeur et quelles mesures mettre en place avec le service RH en cas de grand froid ?
Évaluation et prévention des risques liés au froid
L'employeur doit protéger la santé et la sécurité de ses salariés. Cela implique qu'il doit évaluer et prévenir tous les risques pour la santé de ses salariés, en tenant compte notamment des conditions climatiques
Il doit ainsi prendre en compte, dans le DUERP (document unique d'évaluation des risques professionnels), les ambiances thermiques.
Il a l'obligation de mettre en œuvre toutes les mesures pour prévenir et réduire, voire supprimer, les risques identifiés qu'engendre le travail dans un environnement froid.
Des obligations en termes d'équipement de travail et de moyens de protection (EPI)
L'employeur doit mettre à disposition des équipements de protection individuelle (EPI) contre le froid (gants, vestes isolantes, etc) et s'assurer de leur utilisation effective par les salariés.
Pour rappel : l'employeur détermine, après consultation du comité social et économique (CSE), les conditions dans lesquelles les équipements de protection individuelle (EPI) sont mis à disposition et utilisés, notamment celles concernant la durée de leur port.
🗓 Depuis le 2 juin 2025, les conditions atmosphériques doivent être prises en compte pour la détermination de ces conditions, au même titre que la gravité du risque, la fréquence de l'exposition au risque, les caractéristiques du poste de travail de chaque travailleur, les performances des EPI (4).
Mesures à mettre en place conjointement avec le service RH
L'INRS donne plusieurs pistes pour aider les entreprises et leurs services des ressources humaines, à limiter les risques liés aux basses températures :
- adapter les conditions de travail : limiter le temps d'exposition au froid, prévoir des rotations de tâches et des pauses régulières dans un local chauffé avec boissons chaudes, etc ;
- modifier les rythmes de travail en raison des conditions climatiques (grand froid, neige, verglas, pluie, vent), prévoir des plages horaires plus adaptées (moments où il fait le moins froid dans la journée, par exemple) ;
- sensibiliser et former les salariés sur les risques liés au travail par températures froides, comment les prévenir, détecter les symptômes d'hypothermie.
💡Bon à savoir : dans le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics), lorsque des intempéries rendent dangereuse l’exécution du contrat de travail des salariés, l'employeur peut décider d'arrêter un chantier. Dans ce cas, sous conditions, le congé intempéries permet d'indemniser les salariés malgré l'arrêt du travail.
Les conventions collectives nationales prévoient les situations de travail, notamment climatiques, pour lesquelles des boissons chaudes non alcoolisées sont mises gratuitement à la disposition des travailleurs.
Comment détecter une hypothermie et que faire ?
La température corporelle peut indiquer à partir de quand il est inconfortable ou dangereux de travailler, malgré un équipement adapté.
Quand le salarié risque-t-il une hypothermie ?
Ainsi, lorsque la température du corps ne peut plus se maintenir à une température "normale" et passe en dessous de 37°, les premiers symptômes du froid commencent à apparaître (frissons, etc).
En dessous de 35°, le corps est en hypothermie, ce qui engendre de nombreux risques pour la santé des salariés.
Selon l'INRS :
| 🌡 Température interne du corps | ❄ Type d'hypothermie | Symptômes |
| 35 à 32 degrés | Hypothermie légère |
Le salarié est conscient, avec une baisse de la vigilance, il présente une sensation de froid intense avec des frissons généralisés, des douleurs musculaires et des extrémités froides. |
| 32 à 28 degrés | Hypothermie modérée |
Le salarié présente des troubles de la conscience, une hypoventilation, une hypotension, un ralentissement du rythme cardiaque, il ne frissonne plus. |
| En dessous de 28 degrés | Hypothermie sévère |
Le salarié est comateux et peut faire des pauses respiratoires. Sans prise en charge d'urgence, l'évolution se fait vers l'arrêt cardio-respiratoire et le décès. |
Comment réagir en cas d'hypothermie (coup de froid) ?
L'un des salariés de l'entreprise semble être en hypothermie. Que vous soyez salarié, employeurs, RH, il est important de savoir comment réagir à une telle situation. La vie d'un salarié peut en dépendre.
Tout d'abord :
- restez constamment auprès de la victime, ne la laissez pas seule jusqu'à l'arrivée des secours ;
- contactez les secours (ou demandez à quelqu'un de les contacter) : 15 (SAMU), 18 (pompiers), 112 (secours dans toute l'UE), 114 (secours par SMS) 📞.
Ensuite, effectuez les gestes de premiers secours.
Si la victime est consciente :
- allongez la victime dans un local abrité et chauffé si possible ;
- si ses vêtements sont mouillés ou humides, les lui retirer et l'enrouler dans un tissu chaud et sec (couverture ou couverture de survie) ;
- lui faire boire des boissons chaudes, sucrées et ne contenant ni alcool, ni caféine.
Si la victime est inconsciente :
- allongez la victime sur le côté de son corps, en PLS (position latérale de sécurité) ;
- si ses vêtements sont mouillés ou humides, les lui retirer et l'enrouler dans un tissu chaud et sec (couverture, couverture de survie), tentez de réchauffer son corps de cette façon ;
- surveillez-la attentivement en attendant les secours.






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