Open space : qu'est-ce que c'est ?

Définition 

L'open space, ou plateau ouvert, est un type d'aménagement de l'espace de travail dans lequel les postes ne sont pas séparés ni par des cloisons, ni par des murs. 

Il est apparu dès le début du XXème siècle aux États-Unis, puis s'est réellement démocratisé dans nos entreprises françaises à la fin de celui-ci et jusqu'à nos jours. Il est notamment très présent au sein des grands établissements du secteur privé.

Quels avantages pour ce type de bureau ?

 Les avantages mis en avant dans ce choix d'aménagement, où les salariés n'ont plus de bureaux individuels cloisonnés, mais sont regroupés sur un même plateau, sont : 

  • une communication facilitée entre les collaborateurs ;
  • une production des salariés améliorée par cette fluidification de la communication ;
  • mais surtout, un gain de place et d'économies importantes pour l'entreprise (hausse du prix du mètre de carré, etc.). En effet, l'open space permet d'accueillir plus de salariés sur un même espace.

L'étude de la DARES démontre par exemple que les salariés en bureaux-paysages sont plus nombreux à travailler en équipe par rapport à ceux en bureaux classiques (respectivement 43 % contre 37 %).

Pourtant, l'open space est aujourd'hui loin de faire l'unanimité et montre parfois ses limites, comme ce fut le cas pendant la crise sanitaire par exemple.

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Travailler en open space : qui est concerné ?

2 salariés sur 5 travaillent en open spaceSelon l'étude de la DARES  (données 2019)

Selon les dernières données récoltées par la DARES, sur les 8,1 millions de personnes occupant un emploi de bureau, ce sont 3,2 millions de salariés  (40 %) qui travaillent en open space, soit 2 salariés sur 5.

 L'étude permet de dresser un profil type du salarié travaillant selon cet aménagement du bureau :

  En open space En bureau classique
Sexe
Homme
Femme

48 %
52 %

47 %
53 %
Tranche d'âge
Moins de 30 ans
30-49 ans
50 ans ou +

21 %
56 %
23 %

13 %
52 %
35 %
Niveau de diplôme
Inférieur au bac
Bac
Bac +2 à Bac +4
Bac +5 ou +

11 %
14 %
43 %
32 %

15 %
18 %
40 %
27 %
Type de contrat de travail
Intérim, emploi aidé, CDD, saisonnier, vacataire
CDI, fonctionnaire
Contrat d'apprentissage/de professionnalisation, stage rémunéré

8 %
89 %
3 %

9 %
89 %
2 %
Taille de l'aire urbaine de résidence
Aire urbaine de Paris
Aires urbaines de 500.000 à 9.999.999 habitants
Aires urbaines de - de 500.000 habitants et hors aire urbaine

33 %
26 %
41 %

23 %
22 %
55 %
Catégorie socio-professionnelle
Cadres et professions intellectuelles supérieures
Professions intermédiaires
Employés

43 %
31 %
26 %

44 %
30 %
26 %

Source : Tableau 1 - Caractéristiques sociodémographiques des salariés en open space et en bureau classique en 2019, DARES

Ainsi, par rapport au salarié travaillant en bureau classique, le salarié en open space est relativement jeune (21 % ont moins de 30 ans), réside généralement en zone urbaine de plus de 500.00 habitants, et est cadre ou de profession intermédiaire.

La DARES note également que la pratique du télétravail en entreprise y est plus courante.

Enfin, le métier où cette pratique est la plus fréquente est celui de télévendeur. Notons que, dans l'ensemble, 20 métiers regroupent les 3/4 des salariés en open space :

  • attachés commerciaux ;
  • agents administratifs divers ;
  • techniciens de services comptables et financiers ;
  • responsables logistiques (non-cadres) ; 
  • etc.
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Avantages, inconvénients : quelles sont les conditions de travail des salariés en open space ? Quels points à améliorer ?

Selon la DARES, le constat est sans appel : la qualité de vie et les conditions de travail sont globalement moins bonnes pour les salariés en open space que pour les salariés en bureau classique. 

Certains de ces points peuvent néanmoins être résolus par l'employeur, afin d'améliorer les conditions de travail et le bien-être des salariés. Rappelons en effet que l'employeur est tenu à une obligation de santé et sécurité au travail.

L'environnement de travail y est plus bruyant et plus chaud

Selon les données récoltées, les salariés en open space sont plus nombreux à considérer travailler dans un environnement bruyant que leurs homologues en bureaux clos, et plus exposés à la chaleur.

Plus précisément, ils indiquent qu'ils sont régulièrement amenés à élever la voix pour se faire entendre, ou pour entendre des collègues placés à 2 ou 3 mètres d'eux.

Les conséquences sont donc une possible affectation sur la qualité du travail accompli, moins de concentration, plus de distraction, et moins d'intimité

L'une des solutions pouvant être apportées est l'accès au télétravail, permettant de réduire la quantité de salariés sur le plateau, et leur offrir des temps dans la semaine potentiellement plus calmes.

Néanmoins, ils sont moins nombreux à déclarer leur espace de travail comme sale, humide, exposé aux courants d'airs ou aux mauvaises odeurs, ou ne pas avoir de vue sur l'extérieur. La DARES apporte une possible explication : les locaux en open space sont souvent plus récents.

Le travail y est plus intensif et plus contrôlé

 Sur les 8 contraintes de rythme de travail fixées par la direction des statistiques, 39 % des salariés en open space s'y disent exposés, contre 33 % en bureau classique. Ces contraintes sont les suivantes : 

  • devoir fréquemment interrompre une tâche pour en effectuer une autre non prévue ;
  • travailler toujours ou souvent sous pression ;
  • être obligés de se dépêcher (toujours ou souvent) ;
  • avoir un rythme de travail imposé par : 
    - la dépendance immédiate vis-à-vis du travail d'un ou plusieurs collègues ;
    - des normes de production ou des délais à respecter en une heure ou en une journée au plus ;
    - une demande extérieure (clients, public) ;
    - un contrôle ou un suivi informatisé ;
    - les contrôles ou surveillance permanents de la hiérarchie.

En revanche, ils sont moins nombreux à travailler plus de 40 heures par semaines et ont moins d'horaires atypiques. Dans l'ensemble, ils ne sont pas plus nombreux à travailler sous la pression.

 Cet article peut également vous intéresser : La surveillance du télétravail : droits et limites des employeurs

Une bonne entraide entre collègues

Les salariés en open space sont 92 % à déclarer avoir de l'aide de leurs collègues lorsqu'ils ont une tâche compliquée à réaliser, contre 86 % en bureau ordinaire. Ils bénéficient donc davantage d'un soutien entre collègues. D'ailleurs, les tensions entre collaborateurs n'y sont pas plus présentes.

Les rapports avec la hiérarchie ne semblent pas non plus impactés par ce type d'aménagement. Ils sont autant à déclarer avoir l'attention de leur supérieur lorsqu'ils en ont besoin (82 % dans les 2 cas de figure).

 Pour rappel, l'employeur doit désigner un référent santé et sécurité au travail, acteur important dans la prévention des risques professionnels de l'entreprise !

Moins de sens du travail, plus de sentiment d'insécurité de l'emploi

L'un des points les plus négatifs pour les salariés en bureau-paysages est de considérer avoir un travail moins porteur de sens :

  • 59 % d'entre eux éprouvent de la fierté du travail bien fait, contre 64 % en bureau classique ;
  • 60 % d'entre eux ont l'impression de faire un travail utile aux autres, contre 67 % en bureau classique ;
  • 9 % déclarent faire des choses qu'ils désapprouvent, contre 7 % en bureau classique.

En revanche, ils sont 88 %, dans les 2 cas, à considérer apprendre de nouvelles choses au travail.

Concernant l'insécurité de la situation de travail, les salariés en open space sont plus nombreux à se sentir capables de faire le même travail qu'actuellement jusqu'à la retraite (61 % contre 70 % en bureau classique), et 46 % souhaitent faire le même travail jusqu'à la retraite (46 % contre 57 %).

 Enfin, au cours des 12 derniers mois, 44 % ont vu leur environnement de travail fortement modifié par un changement organisationnel (contre 34 % des salariés en bureau classique). 

Les arrêts maladie y sont plus fréquents

Enfin, l'étude de la DARES indique qu'en moyenne, l'état de santé est moins bon du côté des salariés en plateau que du côté des salariés en bureau ordinaire. Selon elle, il s'agit sans doute de l'accumulation des inconvénients relevés lors de l'enquête : environnement plus bruyant, éclairage et ventilation artificiels, mobiliers standardisés, rythme de travail plus contrôlé et contraint... pouvant causer certaines douleurs physiques

Ils sont d'ailleurs plus nombreux à avoir eu un arrêt maladie (hors maternité) au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête (34 % contre 27 % en bureau classique).

Logiquement, les salariés en open space sont plus exposés aux virus, mais sont également plus exposés aux risques psychosociaux et cardiovasculaires (notamment en raison du manque d'autonomie). Le risque de dépression serait également plus élevé de leur côté.

 Pour mémoire, en tant qu'employeur, vous devez tenir un document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP), afin d'identifier les risques pour la santé et la sécurité auxquels sont exposés vos salariés.

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Sources

Quels salariés exercent en open space ?, DARES, décembre 2023  (publication n° 66)
Quelles sont les conditions de travail des salariés en open space ? DARES, décembre 2023 (publication n° 67)