Bore-out, brown-out... Il est parfois difficile de comprendre et de distinguer ces syndromes du burn-out. Ils se déclarent pourtant de plus en plus ces dernières années.
Le bore-out
Contrairement au burn-out qui traduit un syndrome d'épuisement professionnel en raison d'un excès de travail, il y a aussi les salariés qui s'ennuient. C'est ce que l'on appelle le "bore-out". Il s'agit du syndrome d'épuisement professionnel par l'ennui (bore signifiant ennuyer)
Ce syndrome n'est pas rare et tend à se développer depuis quelques années.
Les causes sont multiples :
- le salarié n'est pas assez stimulé : il n'a pas assez de défis ou challenges à relever ;
- absence d'évolution professionnelle ;
- son travail est trop routinier, monotonie du travail, tâches répétitives et peu intéressantes pour le salarié ;
- l'employeur ou le supérieur hiérarchique ne fournit pas suffisamment de tâches à accomplir, parfois volontairement (mise au placard, incitation illégale à la démission...).
À savoir :
La Cour d'appel de Paris a admis que des faits relatifs au bore-out d'un salarié peuvent être constitutifs d'un harcèlement moral (1). Elle condamne alors pour la première fois l'ennui au travail comme constitutif de harcèlement moral.
Dans cette affaire, les conditions de travail du salarié (ennui et manque d'activité) ont un lien avec la dégradation de son état de santé (dépression, crise d'épilepsie). L'employeur n'a pas réussi à prouver que ces éléments n'étaient pas constitutifs de harcèlement moral. Il est donc condamné à verser des dommages-intérêts au salarié.
Le brown-out
En anglais, le terme de brown-out désigne la baisse de tension d'un appareil électrique. Appliqué au salarié, c'est l'idée de la perte de sens du travail. Ce dernier perd sa motivation et son énergie dans l'accomplissement de ses tâches, car il n'en voit plus l'utilité.
C'est un sentiment qui a notamment été mis en lumière lors de la crise sanitaire lié au Covid-19, lorsque plusieurs salariés confinés n'ont plus vu le sens et l'utilité de leurs missions, les poussant parfois à la reconversion professionnelle.
Les causes ici sont également multiples :
- mauvaise hygiène de vie : peu de sommeil, manque d'énergie... ;
- peu d'estime du travail du salarié par la hiérarchie : le salarié n'est pas encouragé ni félicité ;
- peu d'écoute : le salarié n'est pas écouté par sa hiérarchie ou n'a aucun contact, n'est pas invité à certaines réunions concernant son activité, etc. ;
- les tâches à effectuer ne sont pas motivantes : elles s'inscrivent dans une routine répétitive sans perspective de changement ;
- aucun objectif précis n'est donné au salarié : le salarié n'est pas stimulé pour réaliser ses missions ;
- inadéquation entre les connaissances et compétences du salarié et ses missions : le poste ne correspond pas aux attentes du salarié, ni à ses diplômes.
Le brown-out n'a pas été reconnu comme maladie professionnelle.
Bilan
Au même titre que le burn-out, le bore-out et le brown-out sont néfastes pour la santé des salariés et pour la productivité d'une entreprise.Ils sont des facteurs de tension et de stress au travail, qui peuvent pousser les salariés à démissionner ou se montrer moins productifs.
Même si ces syndromes sont propres à chacun, les collègues d'un salarié en situation de bore-out, burn-out ou brown-out pourraient se trouver dans la même situation (soit parce qu'ils partagent l'opinion et l'avis de ce salarié, soit car ils sont victimes des mêmes pratiques managériales, etc.). Cela peut conduire à des démissions "à la chaîne" ou à une productivité de l'activité vraiment affectée.
Ils doivent donc être pris au sérieux. Remotiver le salarié, l'encourager, discuter avec lui pour comprendre ses attentes et ses envies, favoriser une vie sociale d'entreprise, sont des actes primordiaux avant que sa santé et votre activité ne soient en danger.
Ce que pensent nos clients :
Note moyenne sur 2 avis
Sebastien S.
le 16/06/2022
Alain F.
le 03/08/2020