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Secret professionnel

Visiteur

Le 22-09-2021 à 03:02

Bonjour,

Voici mon histoire : 

Je suis la conjointe de Valentin depuis quelques années. Depuis quelques mois, Valentin m'a avoué plusieurs soucis de santé (trouble du sommeil, état dépressif, addiction au jeu d'argent suivi de comportement parfois incompréhensif,...)

Il a commencé un travail en CDI. Après 2 mois plus tôt corrects, ils commencent à ressentir des douleurs lombaires (présente à mes yeux qu'au travail). Les rendez-vous chez le médecin commencent et les arrêts aussi. Mme F (son médecin) lui conseille d'envisager un autre parcours professionnel. Il lui confit donc qu'il a un projet extra-professionnel qu'il essaie de mettre en oeuvre sur ses temps de repos, dans le e-commerce à domicile. En réalité il n’y consacre pas vraiment de son temps 

En attendant, les séances chez le kiné commencent. Valentin étant dans un état dépressif, ne se rend pas à tous ses rendez-vous afin de rester à la maison ou encore trouver du réconfort chez sa famille (pendant sa période d'arrêt). Il prétexte donc au kiné qu'il est en "déplacement". 

Il ne se rend plus au travail, n'a plus la force et plonge dans des chagrins inhabituels avec des pensées parfois noires.

Entre-temps, un suivi psychologique a été mis en place. J'ai pris contact avec deux psychologues qui confirme que les symptômes sont propices à la dépression.

Son arrêt étant terminé depuis vendredi, j'essaie depuis lundi d'avoir un rendez-vous d'urgence avec son médecin traitant suite à des aveux d'envie suicidaire. 

Un rendez-vous nous a été proposé le lundi avec une remplaçante puis annulé sous le prétexte suivant : « Il est mieux que vous soyez pris en charge par le médecin traitant, rappelez mardi à 8h pour les rendez-vous d’urgence ».


J’appelle mardi à 8h20 : « On voit avec Mme F et on vous rappelle ». Je rappelle à 17H car sans nouvelles : « Rappeler demain à 8h pour les rendez-vous d’urgence ».

Me retrouvant seule face à cette situation qui prend énormément d’ampleur sur mon état personnel. Je confis à ma mère la situation.

J'apprends par celle-ci, qu'elle s'est rendue chez le médecin le même jour antérieur que nous. Durant son entretien avec le médecin, Mme F lui dit "J'aurais vu toute la famille aujourd"hui !". Ma mère ne sachant pas notre venue au cabinet lui a naturellement demandé si "tout allait bien pour nous ? ». Le médecin traitant doutant des motifs pour lesquels Valentin souhaite être arrêté, elle sous-entend qu'elle pense que ce soit pour développer son activité professionnelle durant son arrêt.

Ma première question : Ma mère n'étant pas au courant des nombreux arrêts de Valentin s'inquiète et me demande de lui expliquer ce qu'il se passe. Je ne souhaitais jusqu'alors ne pas l'inquiéter. Le secret professionnel/médical à t-il était enfreint par le médecin ? Car jusqu’à preuve du contraire, Valentin n’a jamais donné son approbation.

Le soir même, Valentin ayant vraiment besoin de consulter le médecin, je lui explique la situation et donc qu'il est possible que le médecin ne se presse pas car elle doute de sa situation. Après réflexion, il m'avoue que lors d'une visite avec sa remplaçante, elle lui a confié que Mme F a interdit celle-ci de le mettre en arrêt.  

Il m’informe aussi que lors d’un antécédent rendez-vous, le médecin a appelé son kiné en sa présence afin de lui demander sous quel motif Valentin ne s’est pas rendu à son rendez-vous. La kiné lui ayant répondu « déplacement », le médecin en a déduit que c’était un déplacement dans le but de son activité professionnelle. Or ce n’est pas le cas. Valentin a simplement honte de ne plus se sentir capable de se rendre à certains rendez-vous et trouve des motifs au « hasard ».
Une nouvelle question se pose : Le médecin avait-il le droit de demander à son kiné le motif de ses absences et est-ce que le secret professionnel a été enfreint par le kiné ?

Valentin ne se sentant pas compris et jugé, ne souhaite rencontrer plus aucun professionnel de santé

Par ailleurs, si vous avez des conseilles, des centres d’aides aux familles et aux personnes dépressives, je suis preneuse

Merci pour vos futurs réponses.
 


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  • Moderateur

    Le 22-09-2021 à 09:45

      + 1000 messages


    Bonjour,

    Un médecin contrevient au secret médical s'il divulgue des données relatives à l'état de santé de son patient, données auquelles l'exercice de sa profession lui a donné accès. 

    Mais en vous lisant il ne semble pas que la Dr F., qui est manifestement médecin pour la famille, ait parlé à votre mère des symptômes ou du diagnostic qui ont motivé les consultations de votre compagnon ?

    Par ailleurs si j'ai bien compris votre compagnon a consulté en se plaignant, non vraiment des signes d'un état dépressif mais en metant plutôt en avant des signes physiques, lombalgies banales dont vous dites en rapport avec le travail, sollicitant pour cela un arrêt ou une prolongation d'arrêt tout en évoquant avec la Dr F. un projet de développer pour son compte une plateforme de e-commerce.

    Que la Dr. F ait pu se poser des questions sur la réelle justification de (re)prescrire un arrêt de travail, qu'elle ait voulu prendre l'avis du kinésithérapeute que votre compagnon était censé voir pour ses lombalgies, rien d'anormal. Il est habituel qu'il y ait échange entre professionnels de santé participant l'un et l'autre à la prise en charge d'un patient, il y a partage entre eux du secret professionnel.

    Maintenant pour ce qui est à mon avis le plus inquiétant, la souffrance morale et l'état dépressif de votre compagnon, avec tristesse et des pensées noires, je pense qu'il importe rapidement qu'il puisse voir un médecin spécialiste.

    Certainement la Dr F. pourrait guider votre compagnon vers un correspondant psychiatre, mais faudrait-il pour cela ne pas biaiser auprès d'elle avec des prétextes de mal au dos qui lui ont donné l'impression d'une démarche pour arrêt de travail de complaisance. 

    Vous dites que votre compagnon a vu d'autre part un ou des psychologues, qui certainement peuvent aussi orienter vers un médecin psychiatre de leur connaissance. Il existe enfin des plateformes d'appel SOS-psy, ou certainement un centre hospitalier avec ligne d'écoute etc

    Mais c'est compliqué si votre compagnon "ne souhaite rencontrer plus aucun professionnel de santé ".

    Vous trouverez sur le site AMELI de l'Assurance Maladie plusieurs réseaux de soutien avec les coordonnées pour les contacter.

    Lien en cliquant ici => 
    /rouen-elbeuf-dieppe-seine-maritime/assure/sante/urgence/pathologies/crise-suicidaire-tentative-suicide


    cordialement
    zen maritime 
     
    Membre

    Le 23-09-2021 à 02:44

    Bonjour,

    Merci beaucoup pour votre retour !

    En effet, elle n?a pas parlé de l?état de santé de Valentin. Mais a divulgué ses doutes quant à l?honnêteté de mon conjoint certainement aussi pour avoir l?avis et recueillir des informations auprès de ma mère.

    Oui, il me semble justifier qu?elle se pose des questions. Malheureusement mon conjoint étant en dépression, j?ai alerté le cabinet afin que Mme F puisse échanger avec lui sur le sujet. Chose qu?elle n?a jamais faite?

    Je me suis rendue au cabinet ce jour afin d?échanger avec notre médecin. En prenant mon pouls elle a constaté que mon coeur bâté vite (à cause de l?appréhension de lui en parler). 

    Lorsqu?elle m?a demandé de quoi est-ce que je voulais lui parler, j?ai à peine prononcé le nom « Valentin » qu?elle m?a aboyer dessus en me disant qu?il fallait qu?il aille voir ailleurs parce qu?elle et le cabinet n?arrivait pas à le comprendre. Je lui ai demandé si je pouvais lui en parler plutôt qu?elle m?aboie dessus : elle ne m?a écouté que 30 secondes. Je lui ai parlé de ses pensées suicidaires, elle a fait mine de ne pas entendre. Elle m?a ainsi dit « Je suis désolé mais je ne peux pas être emphatique avec quelqu?un qui, j?ai l?impression se fiche de moi et ne me parle pas ». 

    J?ai essayé de me faire entendre en lui expliquant qu?il avait beaucoup de mal à parler avec un psychologue alors lui parler à elle qu?il voit 10 minutes tous les mois s?est compliqué malheureusement d?autant plus qu?il est en dépréssion, culpabilise et se sent honteux (des symptômes classqiue de la dépression il me semble, c'est elle la médecin, elle devrait le savoir ?). Il lui a notamment demandé une prescription pour un suivi psychologique, ce n'est pas annodin ???
    Elle a répondu à tout cela « Au début c?était pour un mal de dos, maintenant c?est pour une dépression et après ? ».
    Elle ne m?a pas écouté du tout et je trouve ça incroyable venant d?un médecin de faire mine de ne pas entendre lorsque je lui dis qu?il a des pensées suicidaires. Elle a vu mon état, mes inquiétudes et n?a fait preuve d?aucune empathie. Je reste encore choquée de la manière dont-elle m?a parlé. D?autant plus qu?elle me connait depuis des années. Il est difficile de cerner quel est le rôle de qui dans ces moments-là je vous avouerais. Car lorsqu?on parle de dépression et de pensées suicidaires, j?ai l?impression qu?ils se dédouanent de toutes responsabilités.
    Mais s?il en vient à mettre fin à ses jours, quelle est la responsabilité du médecin dans tout ça ???


    Mon compagnon a vu un psychologue deux fois en effet. Il n?a pas repris rendez-vous avec elle car elle a adopté une méthode de silence pour le faire parler? Lui qui ne se confie jamais sur lui-même? De toute façon, les psychologue c?est comme le coiffeur, tant que l?on a pas trouver celui qui nous convient il faut garder espoir et en chercher un autre?
    J?ai alors pris contacte avec un autre psychologue qui m?a l?air génial, mais au vu des circonstances passées et véhiculées par sa dépression, il ne souhaite pas la rencontrer pour le moment car il a l?impression de ne pas être entendu/compris. Cette psychologue m?a conseillé un psychiatre qui, elle le pense, saura plus en capacité d?appréhender et surtout comprendre Valentin.

    En effet, la situation n?est pas simple?

    Merci pour le lien, je vais le consulter !


    Encore merci pour votre réponse? Vous faites un geste formidable.

    Membre

    Le 23-09-2021 à 05:57

    Deux choses dans vos récits.

    Vous parlez toujours de votre "conjoint" mais jamais de votre "mari". On en conclut que vous n'êtes pas mariés, donc vous n'êtes pas des "conjoints" mais des concubins, compagnon-compagne, ce que zen maritime a bien rectifié. La nuance est d'importance car les médecins n'ont aucune information à vous communiquer relative à votre compagnon, sur le plan du droit, vous êtes des tiers l'un vis-à-vis de l'autre. Vous seriez mariés ou pacsés, là, vous aviez droit de savoir.

    Enfin, si l'état moral de cotre compagnon le nécessite, n'hésitez pas à changer de médecin et à le conduire aux urgences psy. de votre hôpital, quitte à le faire hospitaliser un temps, pour qu'il y soit soigné.

    Bonne chance à vous deux et prompt rétablissement à votre homme.
    +1
    + -
  • Moderateur

    Le 23-09-2021 à 08:09

      + 1000 messages


    @Jenny17 bonjour,

    Il est clair que la relation avec cette médecin est devenue telle que vous ne trouverez pas auprès d'elle l'écoute et l'aide que vous voudriez. Votre compagnon ne s'est pas confié à elle (se confier = faire confiance), elle n'a pas su l'amener à parler de son état de souffrance psychique, elle est restée dans l'idée que lui l'utilisait comme un distributeur d'arrêts de travail (défiance = contraire de confiance).

    De votre côté j'attire votre attention sur un point, je comprends que vous vous inquiétez pour votre compagnon mais vous n'avez pas pour autant à endosser ni le rôle d'une "maman" ni celui d'une "infirmière", car vous risquez de pâtir d'une situation où manifestement son profil de personnalité peut réduire à l'impuissance qui voudrait le soutenir et le guider dans la prise en charge de ses problèmes (comportement addictif, culpabilisation, enfoncement dépressif).

    Actuellement vous vous positionnez un peu comme la seule capable de le comprendre, malgré ce que vous dites de "comportement parfois incompréhensif", et vous êtes en colère contre ceux dont le métier devrait être de s'efforcer de le comprendre et de savoir s'y prendre, une médecin qui ne "fait preuve d'aucune empathie", un psychologue qui a "adopté une méthode de silence pour le faire parler".

    Mais ce que je veux dire c'est que vous n'êtes pas pour autant son "agent thérapeutique" - comme on parlerait d"agent" auprès d'un artiste - vous ne pouvez pas vous occuper de trouver pour lui à sa place le professionnel de santé auprès duquel il acceptera de se confier et d'être aidé. Il se peut même, cela arrive, que votre compagnon fasse n'aboutir à rien tous les efforts que vous feriez, vous commencerez alors à lui en vouloir et cela l'aidera encore moins.

    Mon conseil est donc que vous lui indiquiez des possibilités, l'accompagner dans la recherche de solution c'est le rôle d'une compagne, mais en vous ménageant, ne vous usez pas à entrer en conflit avec toutes les docteur F. qui ne conviendraient pas. Et si vous avez le sentiment que votre compagnon risque de se mettre en danger n'hésitez pas à appeler pour passer la main à un service d'urgence.

    cordialement
    zen maritime 
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