Qu'est-ce qu'un congé sans solde ? Définition !

Le congé sans solde est un congé pour convenances personnelles. Celui-ci est non rémunéré, c'est en cela qu'il est qualifié de "sans solde".

Conclu de gré à gré entre le salarié et l'employeur, il n'est règlementé ni par le Code du travail ni par la loi. Une convention collective peut en revanche le mentionner, mais aussi l'encadrer. Si tel est le cas, en tant qu'employeur, vous aurez à vous reporter aux dispositions conventionnelles.

Un tel congé est par exemple sollicité par le salarié pour s'occuper de ses proches, pour voyager et faire un tour du monde, ou pour développer des projets personnels.  

 Bon à savoir :  le congé sans solde n'est pas le congé sabbatique. Le congé sabbatique désigne un congé prévu par le Code du travail et est soumis à conditions.

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Existe-t-il des conditions spécifiques prévues par le Code du travail pour la prise d'un congé sans solde ?

D'un point de vue législatif, il n'existe pas de modalités spécifiques pour sa mise en œuvre. Cependant, si votre entreprise dispose d'une convention collective prévoyant le congé sans solde, il convient de vérifier l'existence de conditions particulières.

Ces conditions peuvent par exemple être l'accès à un tel congé sous réserve de cumuler tant de mois d'ancienneté. Par exemple, la convention collective nationale de l’animation subordonne la prise de congé sans solde à une ancienneté de 1 an (1).

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En tant qu'employeur, est-ce que je peux imposer un congé sans solde au salarié ? Suis-je en droit de refuser sa demande ?

La prise d'un congé sans solde se fait d'un commun accord entre le salarié et l'employeur. 

Cet accord des parties est un élément essentiel. De ce fait, vous ne pouvez en aucun cas imposer un tel congé au salarié. De la même manière, le salarié ne peut vous y astreindre. Vous êtes donc libre d'accepter ou de refuser une demande de congé sans solde.

Vous pouvez par ailleurs informer le salarié sur l'existence et les conditions du congé sabbatique, si vous souhaitez avoir un cadre législatif pour organiser une telle absence.

Enfin, dans le cas d'un refus, rien ne vous oblige, en tant qu'employeur, à motiver votre décision, sauf si votre convention collective prévoit le contraire.

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Quelle est la durée maximale d'un congé sans solde ?

En l'absence de cadre légal pour le congé sans solde, aucune durée n'est légalement exigée. Son étendue reste au bon vouloir de l'employeur, mais aussi à celui des conventions collectives.

Exemple : la convention collective nationale des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées prévoit un congé sans solde de 3 mois au maximum (2). Il est également nécessaire de matérialiser par écrit votre accord et surtout de détailler les modalités de ce congé.

 Bon à savoir : pour éviter tout litige et pour des raisons de preuves, un écrit est recommandé pour accepter ou refuser un congé sans solde d'un employé.

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Quel est l'impact du congé sans solde sur le contrat du travail ?

Congé sans solde et suspension du contrat de travail

Étant donné que le congé sans solde est un congé pour convenance personnelle, c'est-à-dire que le salarié n’est pas tenu par des motifs spécifiques, le contrat de travail est suspendu durant toute la durée d'absence. Vous n'avez donc pas à lui verser une rémunération sauf s'il est financé dans le cadre d'un compte épargne-temps ou que des dispositions conventionnelles prévoient un maintien de rémunération.

Pendant cette période, l'employé est libre de son temps et peut faire ce qu'il veut. Il n'a ainsi plus à réaliser les tâches liées au poste occupé normalement. Le salarié peut même décider de travailler pour un autre employeur ou de créer une entreprise.

 Attention : si le salarié décide de travailler dans une autre structure ou de créer une entreprise, il doit le faire sous réserve de respecter son obligation de loyauté et, le cas échéant, la clause de non-concurrence et/ou d’exclusivité. En fonction du manquement, une faute grave ou lourde pourrait être retenue contre lui et justifier un licenciement.

Ce congé étant suspensif, la période d'absence n'est pas prise en compte pour le calcul des congés payés du salarié. Le salarié n'acquiert pas non plus de jours de RTT.

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Congé sans solde et droits sociaux du salarié

Pendant la durée du congé sans solde, la couverture sociale de l'employé reste celle du régime de droit commun. Le salarié reste affilié au régime général de la Sécurité sociale et continue de percevoir les prestations auxquelles il a droit.

Le bénéficiaire d’un congé sans solde faisant toujours partie des effectifs, ses ayants droit peuvent prétendre aux prestations garanties par le régime de prévoyance auquel l’entreprise a souscrit. Ça peut être par exemple un capital décès, une prévoyance pour incapacité de travail.

Chaque situation étant différente, il convient d’adapter chaque cas.

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Le salarié peut-il être licencié durant le congé sans solde ?

En tant qu'employeur, vous êtes en droit de licencier votre employé même si ce dernier se retrouve être en congé sans solde.

Cependant, le licenciement doit avoir une cause réelle et sérieuse. La faute doit donc être identifiable et imputable au salarié, et ce, antérieurement à la prise des congés. Un licenciement pour faute pourra en conséquence être prononcé si ces points sont réunis.

 Bon à savoir : le salarié ayant bénéficié d'un congé sans solde, doit, à l'issue du congé, retrouver son emploi et ses avantages ou tout au moins un poste similaire à celui qu'il a laissé avant son départ.

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Boîte à outils :

Découvrez nos modèles de lettre pour accepter ou refuser un départ en congé sans solde :
- Lettre d'acceptation d’une demande de congé sans solde
- Lettre de refus d’une demande de congé sans solde

Références :

(1) Article 6.4 de la Convention collective nationale des métiers de l'éducation, de la culture, des loisirs et de l'animation agissant pour l'utilité sociale et environnementale, au service des territoires (ÉCLAT) du 28 juin 1988.
(2) Article 25 de la Convention collective nationale de travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées du 15 mars 1966.