L'acte 1 du plan de sobriété en entreprise est une réussite. (...). A présent, l'acte 2 doit permettre d'ancrer définitivement ces changements d'habitudes, de comportements et d'organisation du travail. La mobilisation doit se poursuivre et s'amplifier.
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie de France
Les mesures envisagées dans le plan de sobriété pour l'eau
Qui est concerné par le plan de sobriété en eau ?
Alors que d'après le Gouvernement, les Français consomment "150 litres d'eau par personne et par jour !", les réserves en eau des nappes souterraines continuent de s'amenuiser.
En attendant la présentation du plan prévue en mars 2023, le Gouvernement a enjoint les Français a user d'écogestes dans leur quotidien. L'objectif non dissimulé étant de les "responsabiliser".
Au 22 février 2023, 4 départements étaient concernés par une restriction au-delà de la vigilance, et selon l'exécutif, "la totalité des départements sont en dessous des normales quand on regarde l'humidité des sols".
Les mesures évoquées par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, concernent aussi, outre certains domaines d'activité évidents tels que l'agriculture, les professionnels de tous secteurs confondus.
En plus de très probables restrictions, voici ce qui est envisagé :
- la réutilisation des eaux usées : la France compte "moins de 1% de nos eaux usées retraitées", contre 20% en Espagne ;
- "continue[r] d'investir dans des rétentions collinaires". Emmanuel Macron a évoqué le souhait de "mieux récolter l'eau de pluie", d'avoir moins de fuites dans les réseaux d'eau" et de "mieux répartir l'utilisation de l'eau potable selon les usagers", notamment en produisant et investissant dans ce type de rétention ;
- des projets de réserves d'eau (bassines) : d'ici le mois de juin 2023, 60 entreraient en service, d'après le ministre de l'agriculture, Marc Fesneau.
On sait qu'on sera confronté comme on était l'été dernier à des problèmes de raréfaction [d'eau] : plutôt que de s'organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d'usage, on doit planifier tout ça.
Emmanuel Macron, Président de la République
Le ministre de l'agriculture a recommandé la sobriété, conscient des difficultés concernant son secteur, en rappelant qu'il "n'y a pas d'agriculture sans eau" et qu'il "serait hypocrite de fixer trop de restrictions".
Sachez que, même en dehors de la conjoncture actuelle, l'Etat met aussi en place des aides pour les entreprises.
Vous souhaitez obtenir davantage d'informations sur les aides que peut obtenir votre entreprise ?
Pourquoi un plan de sobriété énergétique ?
- la guerre en Ukraine, qui a bousculé l'ordre international et dont les conséquences toucheront notre économie, au moins aussi longtemps qu'elle durera ; - la crise climatique devenue une réalité dont chacun peut mesurer les effets amorcés cet été (canicule, sécheresse, incendies…) et qui se multiplient (le Gouvernement envisage des restrictions d'eau dès le mois de mars). |
Votre entreprise est impactée par les conséquences de la guerre en Ukraine ? Vous avez besoin d'être orienté pour vous aider à mettre en place des mesures concernant la plan de sobriété ? Pour toute interrogation de nature juridique, pensez à tester notre abonnement.
Qu'est-ce que le plan de sobriété énergétique présenté par Elisabeth Borne ?
Le plan de sobriété énergétique a été présenté à l'automne dernier par le Gouvernement.
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Le plan a été élaboré pendant l'été 2022, par neuf groupes de travail appartenant à des secteurs différents :
- l'Etat exemplaire ;
- les Entreprises et organisation du travail ;
- les Etablissements recevant du public et les grandes surfaces commerciales ;
- l'Industrie ;
- le Logement ;
- les Transports ;
- le Numérique et les télécommunications ;
- les Sports (le milieu sportif) ;
- les Collectivités territoriales.
Il établit une feuille de route générale, car il concerne toutes les strates de la société : les ménages français, les entreprises, l'Etat, etc.
Il comprend des mesures communes à tous les secteurs et d'autres qui propres à certains, en raison des particularités de chacun.
Concernant les entreprises, elles sont encouragées à mettre en oeuvre de "15 actions concrètes", présentes dans une charte qui regroupe les bonnes pratiques.
Pour l'année 2023 la hausse des coûts de l'électricité devrait atteindre 84% pour les professionnels - selon l'Insee. Si réduire la consommation participe à limiter les dépenses, en termes d'électricité, il reste des impondérables, pour une entreprise. Sachez que le Plan de résilience a instauré une aide spécifique pour les entreprises grandes consommatrices d'énergie, prolongée jusqu'au 31 décembre 2023. |
Les critères d'obtention de cette aide ont été largement simplifiés. Voulez-vous savoir si vous y êtes éligible ?
Comment encourager la réduction de la consommation d'énergie ? Comment atteindre la sobriété énergétique ?
Dans une société qui réfléchit de plus en plus au sens du travail, une organisation à la hauteur des enjeux environnementaux est nécessairement plus en phase avec les attentes des citoyens au travail.
Olivier Dussopt, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion
Favoriser le télétravail pour les situations d'urgence
Depuis la crise sanitaire, nombreux sont les salariés accoutumés au télétravail. Ce mode d'organisation du travail s'est largement démocratisé.
Le plan de sobriété propose la mise en place du télétravail (combiné à une fermeture des bâtiments) dans les situations d'urgence, c'est-à-dire en cas de tension importante sur le réseau électrique (signal ÉcoWatt rouge).
La Ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, indique que la mise en place du télétravail doit être propre à chaque métier, chaque secteur et à chaque entreprise. L'objectif est de procéder à la limitation de la consommation énergétique (limitation du chauffage, réduction du temps d'éclairage, etc.) tout en adaptant le dispositif aux entreprises dont l'activité ne permet pas le recours au télétravail.
Vous souhaitez plus d'informations sur la mise en place du télétravail en entreprise ?
Baisser le chauffage
Le plan de sobriété préconise un respect strict des consignes sur les températures des locaux et bâtiments professionnels. L'ambition du plan est d'atteindre une baisse notable de la consommation de chauffage.
La température maximale de chauffe dans les bureaux est de 19 °C : une mesure à généraliser et appliquer. Le plan de sobriété prévoit de baisser la température la nuit à 16 °C et à 8 °C lorsque le bâtiment est fermé plus de 3 jours.
Exemples par secteurs :
- dans les commerces, grandes et moyennes surfaces et dans les centres commerciaux : en cas d'ÉcoWatt rouge et en particulier sur les périodes de fortes tensions sur les réseaux (8h-12h et 18h-20h), diminuer la température de chauffage d'au moins 2°C pour une température au point de consigne réglée à 17°C ;
- dans les hôtels, cafés et restaurants et dans les hébergements touristiques : réduire la température à 17°C au point de consigne hors de la présence des clients et du personnel dans les salles de restaurant, les chambres et salles inoccupées, les couloirs et réceptions, les salles de sport.
De plus, le Gouvernement appelle à décaler de 15 jours le début et la fin de la période de chauffe, quand cela est possible et quand la température extérieure le permet.
Les entreprises peuvent présenter une trajectoire de réduction de la consommation d'énergie de l'entreprise et le plan d'actions mené en faveur de la sobriété énergétique au comité social et économique (CSE) ou aux délégués syndicaux. |
Regrouper les déplacements et éviter les déplacements inutiles
Bien choisir son moyen de locomotion
Il convient de regrouper les déplacements et de supprimer ceux qui sont inutiles.
Concernant l'avion, il faut choisir des vols, uniquement si le temps de trajet en train est supérieur à 4 heures pour un aller ou 6 heures aller-retour dans une même journée.
Le covoiturage est encouragé.
Déployer le forfait mobilités durables
Le forfait mobilités durables (FMD), en vigueur depuis le 10 mai 2020, est un dispositif d'accompagnement des salariés et employeurs du secteur privé, mis en place pour encourager le recours à des transports plus propres pour les trajets entre le domicile et le travail.
=> L'employeur peut, mais n'y est pas contraint, verser un forfait mobilités durables aux salariés utilisateurs d'un moyen de transport considéré comme durable pour effectuer leurs trajets professionnels.
L'employeur a le choix de prendre en charge ou non tout ou partie des frais engagés par ses salariés, pour leurs déplacements entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail.
Les moyens de transport pris en charge sont :
- les vélos personnel ou de location (dont le vélo électrique) ;
- la voiture dans le cadre d'un covoiturage en passager et en conducteur ;
- les engins de déplacement personnels, cyclomoteurs et motocyclettes en location ou en libre-service (exemple : scooters, trottinettes électriques) ;
- les engins de déplacement personnel motorisés des particuliers (trottinettes, monoroues, gyropodes, skateboard, hoverboard, etc.) ;
- l'autopartage avec des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogènes ;
- les transports publics (hors abonnement).
Le forfait mobilités durables est plafonné par an et par salarié.
La somme versée est exonérée de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu.
Pour aller plus loin : Aller au travail à vélo : 3 aides pour vous inciter à pédaler
Déployer le dispositif crédit mobilité
Le crédit mobilité est une alternative au véhicule de fonction. En ce sens, le dispositif s'adresse aux salariés éligibles à un véhicule de fonction.
Il s'agit d'un avantage en nature pour ceux qui renoncent partiellement ou totalement à leur véhicule de fonction. En contrepartie, ils reçoivent une compensation financière, destinée à prendre en charge leurs frais de déplacements professionnels et personnels.
Vous souhaitez savoir comment accorder un avantage en nature dans votre entreprise ?
Éteindre les lumières et appareils non utilisés la nuit
Les entreprises sont encouragées à éteindre l'éclairage intérieur des bâtiments dès inoccupation, réduire l'éclairage extérieur, notamment publicitaire, et l'éteindre au plus tard à 1h.
Il est également possible de moderniser l'éclairage lorsque cela est nécessaire.
Exemple :
Mettre en place des automatismes de détection de présence et d'asservissement.
Nombreux sont les bureaux équipés d'outils numériques. Dans ce cadre, les entreprises peuvent encourager leurs salariés à :
- utiliser le wifi lorsqu'il est disponible dans l'entreprise : mettre en veille ou, si cela est possible, éteindre le matériel réseau quand il n'est pas utilisé dans l'entreprise ;
- réduire la luminosité des écrans et éteindre le ou les écrans supplémentaires lorsqu'ils ne sont pas nécessaires ;
- mettre en veille prolongée ou éteindre le poste de travail en cas d'absence.
Autres mesures du Gouvernement pour encourager les économies d'énergie au travail
D'autres mesures sont proposées par le Gouvernement pour réduire la consommation d'énergie au travail comme :
- diagnostiquer la performance des bâtiments et l'isolation des infrastructures (sols, fenêtres, murs, etc.) et installer des dispositifs de gestion technique des bâtiments ;
- utiliser des outils de pilotage, suivi et mesure en temps réel des consommations énergétiques ;
- sensibiliser et former les salariés aux écogestes, notamment sur les usages numériques ;
- relayer auprès des salariés les alertes relatives aux périodes de tension sur le réseau via le dispositif ÉcoWatt ;
- mettre en place des dispositifs de chauffage autonome ou de récupération de chaleur ;
- désigner ou créer dans chaque établissement un ambassadeur ou référent de la sobriété énergétique ;
- mettre en place des solutions techniques moins énergivores comme le remplacement du matériel, l'installation des éclairages basse consommation ;
- renégocier ses contrats avec les fournisseurs, les sous-traitants et les autres parties prenantes en amont et en aval (y compris les clients), en intégrant des dispositions de sobriété énergétique.
Quels sont les dispositifs d'aide aux entreprises face au coût de l'énergie pour les factures 2023 ?
La taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité TICFE)
La taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) est une taxe incluse dans les factures d'électricité des consommateurs. Elle sert notamment à financer la transition énergétique en France.
Face à la hausse continue du prix de l'énergie, le Gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire afin que chaque entreprise française bénéficie d'une baisse de la TICFE, à son minimum légal européen.
Le niveau de la TICFE a ainsi été fixé à 0,5 EUR par mégawattheure (MWh).
Le bouclier tarifaire pour les entreprises
Initialement, le bouclier tarifaire pour les entreprises est un dispositif qui a permis de plafonner la hausse des factures d'électricité à 4% pour la fin de l'année 2022.
Il sera prolongé jusqu'au 30 juin 2023 avec une hausse maximale des prix du gaz fixée à 15% à compter du 1er janvier 2023, et à 15% également pour l'électricité à compter du 1er février 2023.
Sont éligibles au bouclier tarifaire en 2023, les TPE qui remplissent les conditions suivantes :
- celles qui comptent moins de 10 salariés ;
- qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros ;
- et ayant un compteur électrique d'une puissance inférieure à 36 kVA.
Pour en bénéficier, elles doivent se rapprocher de leur fournisseur d'énergie.
Vous avez une question sur les aides aux entreprises face au coût de l'énergie en 2023 ?
Le dispositif "amortisseur d'électricité"
Baptisé “amortisseur électricité”, le dispositif s'ajoute depuis le 1er janvier 2023, aux mesures déjà mises en oeuvre pour soutenir les entreprises et les collectivités locales face à la hausses de prix de l'électricité.
Il permet de protéger les entreprises qui ont signé des contrats d'énergie plus élevés. Pour celles qui ont un prix unitaire de la part énergie de 350 euros par mégawattheure, le dispositif permet la prise en charge par l'Etat d'environ 20% de la facture totale d'électricité.
Il concerne plus précisément les entreprises suivantes :
- les TPE et PME de moins de 250 salariés ;
- qui ne sont pas éligibles au bouclier tarifaire ;
- et dont la puissance du compteur électrique est supérieure à 36 kVA.
Le guichet d'aide au paiement des factures d'électricité et de gaz
Initialement prévu jusqu'au 31 décembre 2022, le guichet d'aide au paiement des factures d'électricité et/ou de gaz est ouvert jusqu'au 31 décembre 2023, comme l'a annoncé Bruno Le Maire le 8 décembre dernier.
Sont éligibles les entreprises grandes consommatrices d'énergie (gaz et électricité) :
- dont les dépenses d'énergie représentent 3% du chiffre d'affaires 2021 après prise en compte de l'amortisseur ;
- et dont la facture d'électricité et/ou de gaz après réduction perçue via l'amortisseur, connaît une hausse de plus de 50% par rapport à 2021.
Désormais, les TPE non éligibles au bouclier tarifaire et les PME qui bénéficient du dispositif amortisseur électricité ne peuvent plus déposer de demande d'aide auprès du guichet au titre de leurs factures d'électricité. Le guichet d'aide au paiement des factures d'électricité reste ouvert pour les ETI et les grandes entreprises jusque fin 2023. |
Limitation du prix de l'électricité à 280 EUR / MWh
Bruno Le Maire a annoncé le 6 janvier 2023 que les TPE ne paieront pas le mégawattheure d'électricité plus de 280 euros en moyenne en 2023.
600.000 TPEsont concernées
Sont éligibles à cette mesure les TPE qui remplissent les conditions suivantes :
- celles qui emploient moins de 10 salariés et réalisent un chiffre d'affaires annuel de moins de 2 millions d'euros ;
- et qui ont renouvelé leur contrat de fourniture d'électricité au cours du second semestre 2022 ;
- et qui ne bénéficient pas du tarif de vente réglementé.
Voici le tableau récapitulatif du site du Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et du Ministère de la Transition énergétique :
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