Grèves, manifestations, points de blocages : le point sur les mouvements sociaux des 10 et 18 septembre 2025
Historique et origines du mouvement : pourquoi les grèves du 10 et 18 ont-elles lieu ?
La dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 par le président de la République Emmanuel Macron a marqué le point de départ d'une crise politique et parlementaire durable.
Après 1 an d'instabilité, la colère gronde face aux diverses mesures d'austérité évoquées par les Gouvernements successifs pour réduire le déficit budgétaire. L'annonce, en juillet dernier, de la suppression prochaine de 2 jours fériés par l'ex-Gouvernement Bayrou a mis le feu aux poudres.
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Faisant écho aux menaces de censure de différents partis politiques en cas de recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la prochaine Loi de finances pour 2026, le mouvement "Bloquons tout" a donné lieu, la journée du 10 septembre dernier, à 550 rassemblements partout en France et à la mobilisation de 175.000 manifestants selon les autorités.
Ce sont désormais l'ensemble des syndicats (parmi lesquels Force Ouvrière, la CFDT, la CGT, la CFTC, etc.) qui appellent à la grève le jeudi 18 septembre prochain, pour défendre le monde du travail et réclamer une plus grande justice sociale et fiscale.
Que veulent obtenir les manifestants ? Entre autres, la prise en compte de leurs revendications en matière d'augmentation des salaires, l'abandon de la retraite à 64 ans, la mise en place de dispositifs de taxation additionnelle des très gros patrimoines et des hauts revenus ainsi que des moyens budgétaires suffisants pour les services publics.
Que va-t-il se passer le 18 septembre 2025 concernant la grève ? Prochaines manifestations, fermetures de pharmacies, SNCF, éducation nationale, etc.
18 septembreJournée noire dans les transports
Parmi les mouvements attendus la journée du 18 septembre 2025 figurent la fermeture de nombreuses pharmacies (qui contestent les économies réalisées sur les dépenses d'assurance-maladie) et d'écoles, mais aussi un blocage massif des transports : 4 des syndicats de la SNCF ont d'ores et déjà annoncé la suppression de trains, d'intercités et de TER.
Une mobilisation massive se profile tout particulièrement en région parisienne, où la RATP prévoit une interruption des métros, bus, transiliens et RER.
Des blocages routiers pourraient aussi avoir lieu dans tout l'hexagone, notamment sur les axes particulièrement fréquentés aux abords des grandes villes.
Autant d'obstacles qui peuvent entraver la venue sur site de vos salariés !
Salarié empêché de venir au travail du fait des blocages routiers : pouvez-vous le sanctionner ?
Par principe, un salarié en retard au travail ou qui se trouve dans l'impossibilité de se rendre à son travail en raison d'un fait extérieur, imprévisible, et dont il ne peut pas éviter les effets - comme une mobilisation collective des syndicats entraînant un blocage des transports en commun - ne peut pas faire l'objet d'une sanction disciplinaire.
Il ne peut en effet être tenu responsable de l'état du trafic ou des éventuels mouvements de grève.
Avez-vous l'obligation de rémunérer le salarié absent ou pouvez-vous effectuer une retenue sur son salaire ?
Légalement, non : en tant qu'employeur, vous n'êtes pas légalement tenu de rémunérer le salarié qui n'a pas pu se rendre au travail en raison des grèves. Par conséquent, vous êtes autorisé à opérer une retenue sur son salaire, qui doit être strictement proportionnelle à son temps d'absence.
Attention ! Certaines dispositions conventionnelles (conventions collectives, accords collectifs, etc.) peuvent prévoir, dans une telle hypothèse, un maintien de salaire du salarié absent. Aussi est-il impératif de les consulter en amont de toute retenue sur salaire.
Quelles obligations pour le salarié empêché de se rendre au travail ?
Pour prouver la réalité de sa situation, le salarié qui est en retard ou dans l'impossibilité de se rendre au travail, a l'obligation de vous prévenir au plus vite, et de se justifier - dans la mesure du possible.
Il doit faire preuve de bonne foi, et avoir réellement tenté, en vain, de venir au travail par tous les moyens mis à sa disposition (voiture, covoiturage, le cas échéant, transports en commun, etc.).
Tous types de preuves du blocage peuvent ainsi être produits par le salarié concerné : attestation des transports en commun normalement utilisés pour le trajet et mis à l'arrêt en raison du mouvement social, photos, articles de presse, etc.
➡ À lire, sur la question de la preuve : Litige devant le conseil des prud'hommes (CPH) : pouvez-vous utiliser un élément de preuve déloyal ?
Quelles solutions alternatives avez-vous, en tant qu'employeur, en cas de blocage des transports en communs ?
Pour préserver la productivité de votre entreprise et faciliter la vie de vos salariés empêchés de venir au travail, vous disposez de divers outils alternatifs, parmi lesquels :
- le recours au télétravail (1) ;
- l'aménagement de leurs horaires ;
- le rattrapage des heures perdues ;
- la pose, d'un commun accord, de jours de congés payés (CP) ou de RTT.
Attention ! La récupération des heures perdues ne peut s'imposer au salarié que dans le cas d'une interruption collective de travail (2). Or, le blocage routier constitue une impossibilité individuelle pour le salarié de venir travailler. Le rattrapage des heures n'est donc possible que d'un commun accord avec votre salarié.






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