Il n'y a pas, à proprement parler, de préavis de rupture conventionnelle. L'employeur et le salarié peuvent, d'un commun accord, choisir la date de rupture du contrat, qu'ils souhaitent. Il faut, en revanche, respecter certains délais de procédure, comme expliqué ci-dessous.

Quel est le délai minimum à prévoir dans une rupture conventionnelle entre la signature de la convention et le départ effectif du salarié ?

Lorsque vous signez une rupture conventionnelle (RC) avec un de vos salariés, la rupture du contrat de travail ne prend pas effet immédiatement.

La date de fin de contrat (donc la date de prise d'effet de la rupture conventionnelle individuelle) doit obligatoirement intervenir après écoulement :

  • d'un délai de rétractation ;
  • puis d'un délai d'homologation
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Quelles sont les étapes pour une rupture conventionnelle ?

Délai de rétractation de 15 jours calendaires : règles de calcul de ce délai légal obligatoire

15 jours calendairesDélai de rétractation

Chacune des parties (l'employeur et le salarié) dispose d'un délai de 15 jours calendaires (15 jours "calendaires" = 15 jours, en comptant tous les jours de la semaine ; peu importe qu'il y ait des samedis, dimanches, jours fériés), pour exercer son droit de rétractation (1).

Ce délai de 15 jours débute le lendemain de la signature de la convention de rupture.

Il est prévu par la loi et est obligatoire dans le cadre de la rupture conventionnelle.

Combien de temps entre la fin du délai de rétractation et l'homologation ? Durée de 15 jours ouvrables maximum

15 jours ouvrables Délai maximum d'homologation de la rupture conventionnelle

À l'issue de ce délai de rétractation, la demande d'homologation de la rupture est adressée à la Dreets (ex-Direccte), qui dispose alors d'un délai d'instruction de 15 jours ouvrables, à compter de la réception de la demande (2). De nouveau, 15 jours ouvrables sont égaux à 15 jours, sans prendre en compte les dimanches et jours fériés.

L'objectif de ce délai d'instruction est de s'assurer de la liberté de consentement des parties.

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À défaut de notification  dans ce délai, l'homologation est réputée acquise. Concrètement, si la Dreets ne vous donne pas de nouvelle dans ce délai de 15 jours, vous pouvez considérer que la rupture conventionnelle est "acceptée", "valide".

La rupture du contrat de travail ne peut pas intervenir avant le lendemain du jour de l'homologation (1).

Il s'agit donc d'un délai maximum de 15 jours, prévu par la loi. Si la Dreets homologue la rupture conventionnelle avant écoulement de ce délai, la rupture pourra prendre effet directement le lendemain de la date d'homologation, à défaut d'une date fixée par les parties.

En pratique, en tenant compte des délais postaux (dans certains cas), au moins 40 à 45 jours sont nécessaires avant que le salarié ne sorte définitivement de l'effectif de l'entreprise. L'utilisation du téléservice TéléRC (obligatoire depuis le 1er avril 2022, sauf pour les salariés protégés ou sauf si les parties indiquent ne pas être en mesure d'utiliser le téléservice) permet d'éviter les aléas liés à ces délais postaux (3). 

Concernant une rupture conventionnelle d'un salarié protégé, soyez vigilant, il ne s'agit pas d'un délai d'homologation de 15 jours, mais d'un délai d'autorisation de l'inspection du travail de 2 mois.

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Possibilité de différer la date de prise d'effet de la rupture du CDI, après l'homologation

La loi ne prévoit aucun préavis dans le cadre de la rupture conventionnelle, contrairement aux autres modes de rupture du contrat (démission, licenciement).

La date de rupture du contrat de travail est décidée, d'un commun accord, par l'employeur et par le salarié. 

La date choisie doit être indiquée dans la convention de rupture.

Elle ne peut cependant pas intervenir avant le lendemain de la date d'homologation (ou d'autorisation s'il s'agit d'un salarié protégé).

Néanmoins, vous pouvez décider, d'un commun accord avec le salarié au cours de l'entretien de rupture conventionnelle, de différer la date de prise d'effet de la rupture. Si vous souhaitez reporter la date de fin du contrat, il ne faut pas oublier d'anticiper et de tenir compte de la période (comprise entre la date d'homologation et la date ultérieure de rupture du contrat) dans votre demande d'homologation. Vous devez en effet prendre en compte cette période pour calculer l'ancienneté et les salaires du salarié.

Ainsi, une date de rupture du contrat, peut être prévue, après la date d'homologation de la convention par l'Administration, par exemple 1 mois après si vous et votre salarié êtes d'accord (4)

Dans ce cas, la période pendant laquelle le salarié continue à travailler, peut permettre à votre salarié de terminer un projet important sur lequel il s'est investi, ou vous laisser le temps de procéder aux opérations de recrutement nécessaires afin de le remplacer, ou encore d'organiser une passation entre le salarié sortant et le nouveau salarié.

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Une fois le contrat rompu, vous devez verser au salarié une indemnité de rupture conventionnelle. N'oubliez pas également de lui fournir ses documents de fin de contrat (le solde de tout compte, l'attestation employeur Pôle emploi et le certificat de travail).

Peut-on travailler pendant un préavis de rupture conventionnelle ? Quel est le statut du salarié durant la procédure ?

Pendant toute la procédure de rupture conventionnelle, et jusqu'à la date de rupture du contrat, le salarié continue de travailler.

Le contrat n'est en effet rompu qu'après écoulement des délais de rétractation et d'homologation ou à la date indiquée dans la convention de rupture. Comme vu précédemment, ce peut être le lendemain de la date d'homologation ou une date prévue par la convention. 

Le salarié continue donc à travailler jusqu'à la rupture effective du contrat

En revanche, vous et votre salarié pouvez tout à fait convenir, d'un commun accord, de solder ses congés payés ou ses RTT, le temps d'arriver au terme la procédure. Cette possibilité peut être opportune lorsque la rupture conventionnelle est signée dans un contexte conflictuel.

Références :
(1) Article L1237-13 du Code du travail
(2) Article L1237-14 du Code du travail
(3) Article D1237-3-1 du Code du travail et Décret n°2021-1639 du 13 décembre 2021 portant obligation de recours au téléservice pour réaliser la demande d'homologation de la convention de rupture du contrat de travail
(4) Circulaire DGT n°2009-04 du 17 mars 2009 relative à la rupture conventionnelle d'un contrat à durée indéterminée, paragraphe 5.1 et 5.2