Rôle du gérant de SARL (Société à responsabilité limitée)

Le gérant est le représentant légal de la société. C'est lui qui engage la société par les actes qu'il signe. Il est chargé de la gestion courante de la société. Par principe, ses pouvoirs ne sont pas limités du moment où les actes ne dépassent pas l'objet social de la société. Cette liberté est un avantage de la SARL. En effet, le fait que la gestion soit dans les mains d'une seule personne permet de simplifier la prise de décision contrairement à des organisations plus complexes comme par exemple dans une société anonyme.

 

Bon à savoir :
Il faut préciser qu'il est possible de limiter son pouvoir de gestion dans les statuts de la société. Cependant, dans ce cas, les actes accomplis par le gérant en violation des limitations statutaires engagent la SARL. Sa responsabilité sera simplement engagée vis-à-vis des associés (1).

De même, les actes conclus en dépassement de l'objet social engagent la société, à moins de prouver que les tiers avaient connaissance du dépassement de l'objet social ou ne pouvaient l'ignorer (1).

 

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Conditions pour être gérant de SARL

N'importe qui ne peut pas être gérant d'une SARL. Les conditions sont plus strictes que pour être associé. Voici les conditions :

  • être une personne physique ;
  • être un majeur capable ou mineur anticipé ;
  • être de nationalité française, ressortissant de l'Union Européenne ou être en possession d'un titre de séjour autorisant l'exercice d'une activité commerciale ;
  • ne pas avoir une profession incompatible avec la fonction de gérant (avocats, fonctionnaires sauf dérogations, notaires, commissaires aux comptes pour les sociétés qu'ils contrôlent) ;
  • ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation à une peine d'interdiction de gérer.

Si vous remplissez l'ensemble de ces conditions, vous pouvez être gérant de la SARL. Un associé peut également être gérant de la SARL dans laquelle il détient des parts peu importe qu'il soit majoritaire ou minoritaire. C'est d'ailleurs un avantage dans la gestion de la société.

Responsabilité limitée et pouvoir du gérant de SARL

En raison de sa qualité de représentant de la SARL, le gérant est protégé par la limitation de sa responsabilité.

En effet, quand il conclut un acte, il n'engage pas sa responsabilité personnelle. Il engage la responsabilité de la société. Cette dernière assume donc les conséquences des actes pris par le gérant même si ces derniers ont eu des effets néfastes pour la société.

Cependant, il y a des situations où le gérant verra sa responsabilité personnelle engagée notamment en cas de faute de gestion (responsabilité civile) ou d'infractions (responsabilité pénale pour abus de biens sociaux, banqueroute, distribution de dividendes fictifs) (2).

Ainsi, les gérants sont responsables, individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la société ou envers les tiers, soit :

- des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux sociétés à responsabilité limitée ;

- des violations des statuts ;

- des fautes commises dans leur gestion.

Si plusieurs gérants ont participé aux mêmes faits, le tribunal détermine la part contributive de chacun dans la réparation du dommage.

Outre l'action en réparation du préjudice subi personnellement, les associés peuvent, soit individuellement, soit en se groupant, intenter l'action sociale en responsabilité contre les gérants. Les demandeurs sont habilités à poursuivre la réparation de l'entier préjudice subi par la société à laquelle, le cas échéant, les dommages-intérêts sont alloués.

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Régime fiscal du gérant de SARL

Le régime fiscal du gérant de SARL dépend du régime pour lequel la société a opté :

  • SARL soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) : la rémunération du gérant est déductible du résultat imposable de la SARL ;
  • option pour l'impôt sur les revenus (IR) : la rémunération est imposée entre les mains du gérant associé dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BICS), lorsque l'activité exercée est commerciale. Quant au gérant non-associé, son salaire est imposé entre ses mains dans la catégorie fiscale des traitements et salaires.

 

Bon à savoir :

La SARL est soumise de plein droit à l'impôt sur les sociétés, mais elle peut opter pour l'IR pendant 5 exercices maximum sous certaines conditions (3) :

  • la société exerce à titre principal une activité industrielle, commerciale, artisanale, libérale ou agricole ;
  • elle a moins de 5 ans ;
  • elle a moins de 50 salariés ;
  • elle réalise moins de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires ;
  • elle est détenue à 50% au moins par une ou des personnes physiques et à 34% au moins, par un ou plusieurs dirigeants ;
  • elle n'est pas cotée en bourse.


Si le gérant touche des dividendes, ils sont inclus dans sa déclaration d'ensemble de revenus pour l'impôt sur le revenu, mais cette fois-ci dans la catégorie des revenus mobiliers.

Aussi, le gérant associé dont la rémunération est imposée dans la catégorie des traitements et salaires peut bénéficier d'un abattement forfaitaire de 10% sur les frais professionnels.

Le statut social du gérant

Ce statut va différer selon que le gérant est un associé majoritaire ou s'il s'agit d'un associé minoritaire/égalitaire.

Le statut social du gérant majoritaire

Le gérant est dit majoritaire lorsque ce dernier détiendra plus de 50% du capital de la SARL, y compris avec :

  • son conjoint (peu importe le régime matrimonial) ;
  • son partenaire de Pacs ;
  • et ses enfants mineurs.
Dans le cas où il y a plusieurs gérants, chaque gérant est considéré comme majoritaire à partir du moment où les cogérants détiennent ensemble plus de la moitié des parts sociales.

Dans cette situation, il est soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS) et il dépend de la Sécurité sociale des indépendants (SSI, ex RSI), qui a été intégrée au sein du régime général de la Sécurité sociale en 2020.  Il devra verser des cotisations sociales qui sont forfaitaires au début de l'activité, mais qui seront par la suite en rapport avec la rémunération versée. Cependant, même en cas d'absence de rémunération, il y aura des cotisations minimales à payer. Il ne cotisera pas à l'assurance chômage.

 

Bon à savoir :

Le gérant associé majoritaire relève de la Sécurité sociale des indépendants, qu'il soit rémunéré ou non. Il en est de même de l'associé unique d'une EURL qu'il soit gérant ou non, du moment où il exerce une activité professionnelle au sein de l'entreprise.

Aussi, l'époux ou le partenaire de pacs du gérant majoritaire ou de l'associé unique d'EURL peut opter pour le statut de conjoint collaborateur ou de conjoint salarié.

 

Vous voulez en savoir davantage sur le statut de conjoint collaborateur du gérant majoritaire ? Téléchargez notre dossier dédié !

Le statut social du gérant minoritaire ou égalitaire

Au regard de la définition donnée ci-dessus du gérant majoritaire, le gérant minoritaire ou égalitaire est celui qui détient au plus 50% du capital de la SARL.

Comment est rémunéré le gérant d'une SARL ? Le gérant peut-il être salarié ?

Une petite précision doit être apportée tout d'abord sur la rémunération de ce gérant. Si le gérant est minoritaire, il peut avoir deux formes de rémunération : une pour son mandat social de gérant et une pour les fonctions techniques distinctes en vertu d'un contrat de travail.

Le gérant égalitaire quant à lui, ne peut avoir de contrat de travail. Il ne peut donc recevoir uniquement une rémunération au titre de son mandat social.

Pour la rémunération versée au titre du mandat social, il relève du régime des « assimilés salariés ». Cela signifie qu'il bénéficie du régime social des salariés, sans cotiser pour Pôle emploi.

Pour la rémunération versée au titre du contrat de travail, il relève du régime général, comme un vrai salarié avec les conséquences en découlant. Cependant, il faut faire attention concernant l'assurance chômage car Pôle emploi vérifie si les conditions d'un contrat de travail sont réunies. Pour cela, il peut être intéressant d'interroger Pôle emploi sur ces questions. 

Références :
(1) Article L223-18 du Code de commerce
(2) Article L223-22 du Code de commerce
(3) Article 239 bis AB du Code général des impôts