1. Le débiteur du droit de secours

Conformément à l'article 270 du Code civil, le conjoint ayant des ressources financières plus importantes est généralement tenu de verser le droit de secours à l'autre conjoint qui se trouve dans une situation de désavantage économique.

L'un des époux peut être tenu de verser à l'autre une prestation destinée à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives. Cette prestation a un caractère forfaitaire. Elle prend la forme d'un capital dont le montant est fixé par le juge.

Article 270 du code civil

Cependant, il convient de noter que cette obligation peut être inversée dans certaines situations exceptionnelles, où le conjoint ayant des ressources financières moindres peut être tenu de verser le droit de secours en fonction des circonstances spécifiques de l'affaire.

2. Les critères d'appréciation du droit de secours

La détermination du droit de secours est basée sur une appréciation globale des circonstances de chaque cas.

Les tribunaux examinent plusieurs critères lors de l'évaluation du droit de secours, notamment :

  • la durée du mariage,
  • les revenus et le patrimoine des parties,
  • leur capacité respective à subvenir à leurs besoins,
  • ainsi que les besoins financiers et la situation économique de chaque conjoint.

La jurisprudence a établi que la contribution financière pendant le mariage, la situation professionnelle des conjoints, l'âge, l'état de santé, la présence d'enfants et d'autres éléments pertinents peuvent également être pris en compte.

3. Les critères de détermination du montant du droit de secours

Le montant du droit de secours est déterminé en fonction de plusieurs facteurs. L'article 271 du Code civil énonce que le montant doit être proportionnel aux besoins du conjoint bénéficiaire et aux ressources du conjoint débiteur.

Les tribunaux prennent en compte les revenus et les charges de chaque conjoint, les dépenses courantes, les dettes, les obligations familiales, ainsi que les responsabilités parentales. La jurisprudence considère également que le niveau de vie pendant le mariage et les perspectives d'avenir des parties peuvent influencer la détermination du montant du droit de secours.

4. Les différentes formes de versement du droit de secours

Le droit de secours peut être versé de différentes manières : en numéraire, en nature ou en jouissance.

Le versement en numéraire est la forme la plus courante, impliquant un transfert régulier d'argent.

Le versement en nature peut consister en la prise en charge de certaines dépenses courantes, telles que le logement, les assurances ou les frais médicaux.

Le versement en jouissance peut permettre à l'un des conjoints de continuer à utiliser certains biens matériels, tels qu'un véhicule ou une propriété, pendant la durée du versement.

5. La durée du versement et sa modification en cours de procédure 

La durée du versement du droit de secours peut varier en fonction des circonstances spécifiques de chaque cas.

Elle peut être fixée pour une période déterminée ou pour une durée indéterminée, jusqu'à ce qu'un événement spécifique survienne, tel que le remariage du conjoint bénéficiaire ou la réalisation d'une condition prévue par la décision du tribunal. La modification du montant du droit de secours en cours de procédure peut être envisagée si des circonstances significatives changent, que ce soit à la hausse ou à la baisse, conformément à l'article 273 du Code civil.

 

En conclusion, le droit de secours pendant une procédure de divorce vise à garantir un soutien financier équitable entre les conjoints. Les critères d'appréciation et de détermination du montant varient d'un cas à l'autre, mais l'objectif est de préserver un niveau de vie décent pour le conjoint qui se trouve dans une situation de désavantage économique. La durée et la forme de versement peuvent également être adaptées aux besoins spécifiques de chaque situation, et une modification en cours de procédure peut être envisagée en cas de changement significatif des circonstances financières des conjoints.