La minorité implique que l’héritier ne dispose pas de la capacité totale d’exercice de ses droits ou d’administration des biens qui lui seront légués.
I. Un enfant mineur peut-il hériter ?
Conformément à l’article 382 du Code civil, ce sont les parents qui exercent l’administration légale. Si un des parents décède, c’est au parent survivant que revient la tâche d’administrer les biens de l’enfant, ou bien son tuteur si l’enfant a été placé sous tutelle.
Le représentant légal du mineur devra donc régler la succession en son nom. À ce titre, il disposera de trois options :
- L’acceptation pure et simple de la succession avec autorisation du Juge aux affaires familiales (Article 387-1, 5° du Code civil.) par acte sous seing privé ou par acte authentique établi par un notaire ou grâce à l’accomplissement de certains actes de disposition sur les biens successoraux.
- L’acceptation à concurrence de l’actif successoral net ne nécessitant pas l’autorisation du juge aux affaires familiales.
- La renonciation à la totalité de la succession après accord du conseil de famille pour le tuteur ou autorisation du juge aux affaires familiales
II. Qui gère les biens de l’hériter mineur jusqu’à sa majorité ?
La gestion des biens d'un héritier mineur est confiée à son représentant légal, qui peut être l'un de ses parents ou un tuteur désigné par la justice. Ce représentant légal sera responsable de la gestion et de la conservation des biens de l'héritier mineur jusqu'à sa majorité, ou jusqu'à ce que le juge autorise la restitution des biens.
L’administration légale
En principe, les biens des enfants mineurs sont administrés par ses parents s’ils détiennent l’autorité parentale (Code civil art.382). Le Procureur de la République ainsi que le Juge des Tutelles sont alors chargés de la surveillance de l’administration légale (Code civil art.411-1).
L’autorisation du juge n’est requise que pour les actes les plus graves affectant le patrimoine du mineur (Code civil art.387-1).
Si le représentant légal ne remplit pas ses obligations, il peut être poursuivi en justice par les autres héritiers ou par l'héritier mineur lui-même lorsqu'il aura atteint la majorité.
La nomination d’un mandataire ad hoc
Lorsque les intérêts de l’administrateur légal sont en opposition avec ceux du mineur, le juge désigne un administrateur ad hoc chargé de représenter le mineur.
Lorsque les intérêts du mineur sont en opposition avec ceux d’un seul de ses administrateurs légaux, le juge des tutelles peut autoriser l’autre administrateur à représenter l'enfant pour un ou plusieurs actes déterminés (Code civil art. 383, al. 2).
Sans changement, la demande de nomination d’un administrateur ad hoc doit en principe émaner de l’administrateur légal. A défaut, le juge est saisi par le ministère public ou par le mineur. Il peut également se saisir d’office (Code civil art. 383).
Lorsque l’opposition d’intérêts apparaît au cours d’une procédure, le juge saisi de l’instance peut désigner un administrateur ad hoc si le juge des tutelles n’y a pas procédé (Code civil art. 388-2).
Le tiers
Il reste possible de donner ou léguer des biens à un mineur sous la condition expresse qu’ils ne soient pas soumis à l’administration légale et qu’ils soient administrés par un tiers.
Décès des deux parents et ouverture de la tutelle
La désignation du tuteur peut avoir été anticipée par les parents dans leur testament. Mais si aucun tuteur n’est prévu, c’est le conseil de famille désigné par un juge qui choisit un ou plusieurs tuteurs.
Le conseil de famille correspond à l’assemblée des parents ou de personnes qualifiées dont le rôle consiste, sous la présidence du Juge des Tutelles, à autoriser ou non certains actes accomplis au nom d’un mineur ou d’un majeur sous tutelle.
Le tuteur aura pour mission de veiller sur les biens, mais également sur la personne du mineur. Si l’enfant est héritier d’une succession, le tuteur agira au nom du mineur, mais devra obtenir l’autorisation du conseil de famille ou à défaut, celle du Juge aux Affaires familiales pour accepter purement et simplement ou renoncer à la succession.
Le tuteur aura la charge de la gestion du patrimoine du mineur jusqu’à sa majorité.
Sources :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000031322948
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000031322948
Cette lettre de refus est bien